Séisme de magnitude supérieure à 5 et sa réplique dans l’ouest : ce que l’on sait

L’épicentre du séisme survenu en France vendredi 16 juin 2023, entre La Rochelle et Niort.
L’épicentre du séisme survenu en France vendredi 16 juin 2023, entre La Rochelle et Niort.

SÉISME - Un « très fort » séisme a effrayé la population d’une grande partie de l’ouest du pays vendredi soir. Suivi d’une réplique dans la nuit, il n’a pas fait de dégâts majeurs selon les autorités.

Le HuffPost fait le point sur ce phénomène naturel qui reste très rare en France.

• Que s’est-il passé vendredi soir ?

D’une magnitude de 5,3 à 5,8 selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass) et le Bureau central sismologique français (BCSF), la violente secousse s’est produite à 18h38 dans la commune de Cram-Chaban (Charente-Maritime), près de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres), à mi-chemin entre La Rochelle et Niort.

Et de Bordeaux à Rennes en passant par Limoges ou La Rochelle, nombre d’habitants ont senti la terre trembler et multiplié les appels aux pompiers.

• Que sait-on de la réplique survenue à l’aube samedi ?

La secousse a été suivie d’une réplique de « magnitude 5 (...) à 4h27 dans le même secteur des #DeuxSevres », a indiqué la préfecture ce samedi 17 juin dans un communiqué.

Les pompiers « procèdent à des actions de reconnaissance, pour répondre aux appels et vérifier l’état des bâtiments, en particulier ceux fragilisés lors de la première secousse de vendredi soir », a ajouté la préfecture des Deux-Sèvres. « Soyez prudents et éloignez-vous des édifices qui vous paraissent fragiles », conseille également le document.

• Y a-t-il eu des blessés ?

Dans les Deux-Sèvres, « un blessé léger a été pris en charge par les secours », selon un bilan de la préfecture qui fait état de dégâts matériels sur des bâtiments, principalement des fissures et des chutes de pierres, comme celle de Charente-Maritime, où aucune victime n’a été recensée par les secours.

• Y a-t-il eu des dégâts ?

Plus d’un millier de foyers étaient privés d’électricité dans les Deux-Sèvres en début de soirée, une ligne haute tension ayant été touchée selon les autorités.

Dans le même département, les voûtes de l’église d’Arçais ont été endommagées, ce qui a fait réagir Ségolène Royal.

Dans le bourg de La Laigne, en Charente-Maritime, commune de 500 habitants toute proche de l’épicentre, le clocher de l’église présente d’importantes fissures et une douzaine de maisons ont été jugées « inhabitables » par les pompiers à cause de fissures sur les murs porteurs.

Ces inspections de maisons ont continué toute la nuit avec le renfort d’experts en bâtiments venus de départements voisins.

• Comment ont réagi les habitants touchés ?

À Tours, Léa Franke, étudiante en droit, lisait un livre sur son lit quand elle a soudainement eu « très peur ». « Je me suis levée et là tout mon appartement a tremblé : le miroir accroché au mur, le micro-ondes, les verres, etc. Ça a duré quelques secondes puis ça s’est arrêté », a-t-elle raconté à l’AFP. « Je suis au 3e étage d’un immeuble, j’ai cru qu’il allait s’effondrer. »

Dans la même ville, Charline Verdun, une étudiante infirmière de 26 ans qui habite le 8e étage d’un immeuble, était assise sur son balcon au moment de la secousse. « C’était impressionnant. Je me suis demandé ce que ça pouvait être. Un tremblement de terre, je n’en avais jamais vécu. Je n’ai pas trop compris, je croyais avoir halluciné », a-t-elle relaté.

À Châtelaillon-Plage, en Charente-Maritime, un correspondant de l’AFP a senti d’abord « un grondement sourd ». « C’est monté en intensité et j’ai senti la maison vaciller, les murs onduler, des livres sont tombés », a-t-il ajouté.

Sur l’île de Ré, Marianne Kleip était avec ses quatre enfants « quand le canapé a vibré ». « Ça a duré 5 ou 6 secondes, j’ai eu juste le temps de comprendre et de crier à mes enfants “dehors !”. Je me suis dit : à tous les coups, ça peut augmenter et la maison va tomber. J’ai pensé à ce qui est arrivé en Turquie », a raconté à l’AFP cette auxiliaire de vie sociale de 32 ans.

« Les voisins ne comprenaient pas, ils pensaient que c’était un camion. Mes enfants n’osaient plus rentrer dans la maison. Au final, c’est plus de peur que de mal », a-t-elle relaté.

• Comment l’État a réagi ?

« Une procédure accélérée de reconnaissance de catastrophe naturelle sera enclenchée », a annoncé ce samedi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Élisabeth Borne a elle exprimé « toute (sa) solidarité avec les populations » touchées par le séisme, indiquant que l’État allait « s’assurer que tout le monde ait accès à un relogement » si nécessaire.

« C’est un séisme inhabituel sur notre territoire, donc je voudrais exprimer toute ma solidarité avec les populations qui ont pu être inquiètes », a dit la Première ministre, en marge d’un déplacement dans le Calvados. « On va évidemment s’assurer que tout le monde ait accès à un relogement », a-t-elle ajouté, précisant que le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu serait sur place lundi.

Élisabeth Borne a évoqué une dizaine de maisons « qui a priori ne sont plus habitables » et « quelques dizaines » faisant l’objet « d’investigations pour s’assurer que les personnes peuvent revenir dans leur domicile ».

• Est-ce un phénomène rare ?

En France métropolitaine, le dernier séisme d’une magnitude supérieure à 5 remontait à 2019 dans la Drôme.

« En moyenne, il y en a un tous les 10 ans en France métropolitaine », a précisé à l’AFP Jérôme Vergne, sismologue à l’Institut Terre et Environnement de Strasbourg.

« Dans la région, le dernier d’une magnitude assez similaire remonte à 1972 à Oléron. Donc pour la région du grand ouest, c’est vraiment un événement important », a-t-il souligné, ajoutant que quelques répliques avaient été détectées.

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