Séisme au Maroc: pourquoi certains villages n'ont-ils pas été immédiatement secourus?

Séisme au Maroc: pourquoi certains villages n'ont-ils pas été immédiatement secourus?

Le temps presse. Plus de 48 heures après le terrible séisme qui a frappé le Maroc, le plus puissant à jamais avoir été mesuré dans le pays, les autorités vont tenter ce lundi de sauver les nombreuses personnes encore coincés sous les décombres. Rabat a d'ailleurs annoncé dimanche soir avoir accepté l'aide de quatre pays, dont l'Espagne, pour envoyer des secouristes.

Si les grandes villes frappées par le séisme, Marrakech notamment, ont pu recevoir une aide quasi-immédiate, plusieurs villages attendent toujours l'arrivée des secours.

"C'est extrêmement difficile", reconnaissait dimanche au micro de CNN Hossam Elsharkawi, directeur régional du Croissant rouge pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. "On a vu des gens essayer de déplacer de gros rochers avec leurs mains nues pour dégager les routes", raconte-t-il.

Car ces villages isolés sont pour plusieurs d'entre eux situés dans les montagnes de l'Atlas. Des petits hameaux, jusqu'alors accessibles par une seule et unique route, sont pour certains toujours coupés du monde, plus de 48 heures après le drame.

"Là, on attend de l’aide"

Le village de Moulay Brahim, dévasté par le tremblement de terre, a attendu jusqu'à dimanche avant de voir arriver les secours. Située dans les montagnes, cette localité est très difficile d'accès: des pierres, parfois de plusieurs tonnes, sont tombées sur la route qui mène au village. Avant même de pouvoir aider les survivants, aider les rescapés à sortir les cadavres des décombres, les autorités ont donc du déblayer l'accès.

Une fois sur place, priorité aux vivants. Des corps de victimes ont été localisés, mais ne peuvent être pour l'instant récupérés. "On les a identifiés, ils sont là. Mais il faudrait que les secours nous aide. Hier on a pu sauver 4 personnes, mais là, on attend de l’aide", expliquait au micro de BFMTV Saïd, un habitant de Moulay Brahim.

Sur X, sans préciser sa localisation, une journaliste du New York Times, Aida Alami, affirmait que des villageois tentaient eux-mêmes de déblayer à mains nues, faute de voir arriver les secours.

"Beaucoup de témoignages se ressemblent: 'on a réussi à sortir des blessés des décombres, et ils sont morts quelques temps après n’avoir reçu aucun soin médical'", écrit-elle.

"Une course contre la montre"

"Nous avons une fenêtre d'environ sept jours pour sortir les gens des décombres (...) c'est une course contre la montre", prévient Hossam Elsharkawi. "Certains peuvent survivre, cela dépend des conditions".

"Nous devons aussi nous concentrer sur les survivants. Beaucoup de gens ont perdu leurs maisons", rappelle le responsable du Croissant rouge. "Nous devons leur fournir de l'eau, un refuge, de la nourriture", explique-t-il.

Secouristes, volontaires et membres des forces armées s'activent donc pour retrouver des survivants et extraire des corps des décombres notamment dans des villages de la province d'Al-Haouz, épicentre du séisme au sud de la cité touristique de Marrakech, dans le centre du royaume.

Selon la télévision publique marocaine, "plus de 18.000 familles ont été affectées" par le séisme dans la province d'Al-Haouz, où plus de la moitié des morts (1351) ont été recensés. Des tentes ont été dressées dans plusieurs villages pour abriter ces familles.

Article original publié sur BFMTV.com