São Tome et Principe, si belles, si seules

Pourquoi São Tome-et-Principe souffre-t-il de ce manque de considération ? À l'évocation de ce pays d'Afrique centrale, vous avez de grandes chances de voir les yeux de votre interlocuteur se plisser, suivi très rapidement d'un détachement. Une des causes de cette indifférence s'explique par le lien privilégié que l'anglophonie et la francophonie africaines entretiennent avec les anciens pays colonisateurs. Les citoyens de ces collectifs d'États se retrouvent parfois dans des situations bien paradoxales. Un habitant de Lagos sera plus au fait de l'actualité anglaise ou américaine que celle de Cotonou à 120 km. Ce manque de porosité est encore plus flagrant avec l'Afrique lusophone. Les cinq pays africains de la CPLP (Communauté des pays de langue portugaise : Angola, Mozambique, Cap-Vert, Guinée-Bissau et São Tomé) liés à Lisbonne, peuvent sentir sur le continent un sentiment d'isolement face aux membres de l'OIF et du Commonwealth, voire une forme de désintérêt, notamment pour les petits États comme São Tome. En effet, l'autre cause du peu d'intérêt est sans doute la situation de cette tête d'épingle perdue dans le grand bleu de l'océan Atlantique. Vous aurez du mal à la situer sur une carte, tant elle est modeste par sa taille et sa population.

Mais, comment trouver ces deux rochers de 1 000 km² et d'environ 220 000 habitants dans l'océan Atlantique ? Une astuce pour trouver ce joyau : pointez du doigt sur un planisphère le croisement du méridien de Green [...] Lire la suite