En Russie, ruée vers les frontières après l’appel à la mobilisation de Poutine

Beaucoup ont attendu “dix heures” dans leurs voitures avant de réussir à passer la frontière avec la Géorgie jeudi, raconte le site indépendant russe Meduza. Alors que les prix des billets d’avion au départ de Moscou ont grimpé en flèche après que le président russe Vladimir Poutine a ordonné une mobilisation militaire partielle, de nombreux Russes tentent de quitter le pays par la route. Les passages frontaliers vers la Finlande et la Géorgie depuis la Russie se sont “intensifiés” au cours de la nuit, ont fait savoir jeudi les autorités locales.

En Géorgie, “l’un des rares pays voisins de la Russie où les Russes peuvent entrer sans visa”, des témoins ont affirmé à la BBC qu’une “file de voitures longue de 5 km” s’était formée au checkpoint d’Upper Lars. “La Finlande, qui partage une frontière de 1 300 km avec la Russie a elle aussi signalé une augmentation du trafic pendant la nuit”. Helsinki a fait savoir jeudi qu’il envisageait d’ailleurs d’interdire à la plupart des ressortissants russes d’entrer sur son territoire.

La République tchèque a de son côté affirmé qu’elle ne délivrerait pas de visas humanitaires aux Russes qui fuient leur pays pour éviter la mobilisation, adoptant là une position différente comparée à d’autres pays de l’Union européenne, notamment l’Allemagne qui a déclaré jeudi qu’elle était prête à accueillir les déserteurs.

Les décisions de Poutine pourraient “retourner les Russes contre la guerre”

Alors que des milliers de familles russes ont commencé à faire leurs adieux à leurs fils et leurs maris mobilisés, Poutine “fait face à la fureur” de nombreux Russes, raconte le Washington Post. “Plus de 1 300 personnes ont été arrêtées lors de manifestations anti-mobilisation dans des villes et villages de Russie mercredi et jeudi, lors des plus grandes manifestations publiques depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février”, note le quotidien américain. Dans la ville de Togliatti, un bureau de recrutement militaire local a été incendié jeudi. Des dizaines d’attaques similaires ont eu lieu à travers la Russie ces derniers mois, précise le journal. “Alors que sa marge de manœuvre s’est réduite, Poutine a pris des décisions de plus en plus périlleuses qui pourraient retourner les Russes contre la guerre”, conclut le Washington Post.

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