Russie : Dennis Rodman se dit prêt à négocier la libération de Brittney Griner

Diplomate à ses heures perdues, l’ancienne star du basket entretient depuis plusieurs années des liens privilégiés avec Moscou et surtout Pyongyang.

INTERNATIONAL - Le diplomate non-officiel des États-Unis ajoute son grain de sel. Ce dimanche 21 août, l’ancien basketteur américain Dennis Rodman a annoncé qu’il prévoyait de se rendre en Russie pour demander la libération de Brittney Griner, condamnée le 4 août à neuf ans de prison pour trafic de drogue.

« J’ai obtenu la permission d’aller en Russie pour aider cette fille. J’essaie d’y aller cette semaine », a-t-il annoncé à NBC News au sujet de la double championne olympique et star de la WNBA. Brittney Griner avait été arrêtée dans un aéroport de Moscou, quelques jours avant l’offensive russe en Ukraine, en possession d’un liquide de vapoteuse à base de cannabis.

Connu pour son talent sur les parquets de NBA, l’ancien joueur des Bulls de Chicago est également célèbre pour son excentricité en dehors des terrains de sport : coiffures loufoques, téléréalité, soutien à Donald Trump ou encore étranges amitiés avec plusieurs dirigeants mondiaux aux relations plus que houleuses avec les États-Unis.

L’administration Biden redoute l’idée de Rodman

Après ces déclarations intrigantes pour tenter de venir en aide à la basketteuse américaine de 31 ans, un haut responsable de l’administration de Joe Biden a confié à NBC News que Dennis Rodman était « plus susceptible de blesser que d’aider ».

En pleines négociations avec Moscou, Washington redoute tout particulièrement cette initiative personnelle de l’ancien sportif : « c’est une information publique que l’administration a fait une offre importante aux Russes et toute autre chose que la poursuite des négociations par le canal établi est susceptible de compliquer et d’entraver les efforts de libération », ajoute cette même source.

En effet, l’ancien compagnon de Madonna s’est déjà illustré comme « diplomate non-officiel » des États-Unis en Corée du Nord ou en Russie, lui octroyant au passage un statut à part dans ces deux pays.

À ce titre, Dennis Rodman n’avait pas hésité à louer son propre travail de négociateur auprès de Kim Jong Un pour aider à la libération de Kenneth Bae, prisonnier en Corée du Nord durant deux ans entre 2012 et 2014. Visiteur régulier du dictateur nord-coréen, il s’était également rendu en 2014 du côté de Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, le qualifiant même de personne « réellement cool ». En 2018, le quintuple champion de NBA était également du voyage lors du sommet entre Kim Jong Un et l’ancien président américain Donald Trump à Singapour.

VIDÉO - Etats-Unis : La Russie prête à négocier la libération de Brittney Griner