La Russie développerait une arme nucléaire spatiale, les États-Unis en proie à un vent de panique

Le républicain Michael Turner a insisté pour dévoilé l’information sur le projet russe d’arsenal nucléaire spatial, au grand dam des démocrates.
ANNA MONEYMAKER / Getty Images via AFP Le républicain Michael Turner a insisté pour dévoilé l’information sur le projet russe d’arsenal nucléaire spatial, au grand dam des démocrates.

ÉTATS-UNIS - L’alerte a déclenché un petit vent de panique à Washington. De hauts responsables américains ont annoncé ce mercredi 14 février que les États-Unis étaient confrontés à une nouvelle et « grave menace » pour leur sécurité, les médias expliquant qu’elle avait trait aux capacités militaires de la Russie.

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Dans un communiqué sibyllin, le président républicain de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Michael Turner, a déclaré avoir demandé aux membres du Congrès de passer en revue des « informations relatives à une grave menace pour la sécurité nationale » qu’il n’a pas précisée.

Le traité sur l’espace de 1967

Les chaînes de télévision NBC et CNN, qui citent des sources non dévoilées, évoquent des capacités militaires russes « extrêmement préoccupantes ». ABC rapporte pour sa part que Moscou aurait l’intention de placer une arme nucléaire dans l’espace pour servir contre des satellites.

Selon le New York Times, ce type de satellite armé pourrait détruire les moyens de communication et de surveillance des États-Unis et de leurs alliés. Or à ce stade, Washington n’a pas les moyens de lutter contre cette menace, selon un responsable interrogé par le quotidien.

D’autres sources restées anonymes ont aussi souligné que le projet russe remettait en question le traité sur l’espace (Outer Space Treaty) de 1967, signé en pleine Guerre froide, qui interdit les armes nucléaires développées pour l’espace.

« Je demande au président (Joe) Biden de déclassifier toutes les informations relatives à cette menace afin que le Congrès, le gouvernement et nos alliés puissent débattre des actions nécessaires pour y faire face », a par conséquent réclamé Michael Turner.

Empêcher le déploiement de cet arsenal

La Commission a voté mardi pour que les membres du Congrès puissent examiner les informations en lieu sûr, a précisé le responsable républicain dans une lettre signée conjointement avec son vice-président démocrate au sein de cette instance, Jim Himes. Et malgré leur inquiétude maximale, les deux responsables ont insisté sur le fait qu’il n’y avait pas « lieu de paniquer ».

« Nous avons les mains fermement posées sur le volant, nous travaillons sur le sujet, il n’y a pas besoin de s’alarmer », a encore déclaré le chef de la Chambre des Représentants, le républicain proche de Donald Trump Mike Johnson.

Si la menace n’est effectivement pas immédiate puisque Moscou n’est pas près de déployer son arsenal, des spécialistes interrogés par le New York Times indiquent tout de même que le temps est compté pour les États-Unis et leurs alliés, qui vont devoir développer de nouvelles capacités militaires s’ils veulent contrer le projet russe.

Dissensions entre républicains et démocrates

Pour sa part, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan s’est surtout montré agacé que Michael Turner ait décidé d’évoquer publiquement le sujet, devançant le briefing qu’il doit donner ce jeudi à des représentants et des responsables du renseignement. « C’est son choix », a-t-il lancé. « Tout ce que je peux vous dire c’est que je vais le voir, discuter avec lui (...) demain ».

Ce nouvel épisode montre en tout cas une fois de plus les dissensions entre l’administration Biden et les élus républicains, pointe le New York Times.

D’autant que cet épisode survient au moment où le Congrès bloque le vote d’une importante enveloppe d’aide pour l’Ukraine, qui s’épuise dans la guerre contre la Russie depuis l’invasion menée par Moscou il y a deux ans. Le Sénat démocrate a approuvé une nouvelle aide de 60 milliards de dollars pour Kiev, mais le chef républicain de la Chambre refuse tout vote sur le projet.

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