Rumeurs, absence, perfidies... La promo chaotique de "Don't Worry Darling"

Harry Styles, Gemma Chan, Chris Pine et Olivia Wilde à la Mostra de Venise, le 5 septembre 2022 - Tiziana Fabi - AFP
Harry Styles, Gemma Chan, Chris Pine et Olivia Wilde à la Mostra de Venise, le 5 septembre 2022 - Tiziana Fabi - AFP

Harry Styles a-t-il craché sur Chris Pine? Pourquoi Florence Pugh n'était-elle pas à la conférence de presse avec le reste du casting? Telles sont les questions tout sauf cinématographiques qui agitent le public ce mardi, au lendemain de la projection à la Mostra de Venise de Don't Worry Darling, le deuxième film d'Olivia Wilde.

Quiconque a arpenté les dédales numériques de Twitter ce matin a difficilement pu échapper à cette séquence, où Harry Styles semble cracher sur la main de Chris Pine, avant de venir s'asseoir à côté de lui.

Impossible d'affirmer avec certitude que le chanteur britannique a bel et bien craché sur l'acteur américain. Mais les images sèment le doute. D'autant qu'elles interviennent après des mois de rumeurs de tensions au sein de l'équipe. Retour sur une intrigue plus captivante que celle de tous les films de cette Mostra 2022.

Millefeuille de brouilles

S'intéresser aux coulisses de Don't Worry Darling, c'est plonger dans un puits sans fond où chaque soupçon de conflit en appelle un autre. Pour Olivia Wilde et son film, les ennuis ont commencé en 2020 lorsque l'acteur Shia LaBeouf, à qui le rôle principal masculin avait d'abord été confié, a quitté la production dans des circonstances troubles et été remplacé par Harry Styles. Ils se sont poursuivis quand les rumeurs - confirmées depuis - d'une idylle entre le chanteur et la réalisatrice, tout juste séparée de son mari Jason Sudeikis, sont apparues dans la presse people.

À cela s'ajoute la mésentente supposée entre la cinéaste et Florence Pugh, nouvelle star du cinéma indépendant américain et actrice principale de Don't Worry Darling. Depuis des mois, les internautes creusent toutes les prises de paroles (et tous les silences) des deux femmes pour en déterrer les indices d'une querelle. Purs fantasmes ou vraies preuves, ils ont trouvé ce qu'ils cherchaient.

Mésentente (à peu près) cordiale

En juillet 2021, Olivia Wilde publie un message sur Instagram dans lequel elle loue le talent de Florence Pugh, qu'elle a pris un "p***** de pied" à "regarder travailler". La publication ne récolte pas le moindre like ni commentaire de la principale intéressée; un silence qui détonne à Hollywood, où la promotion d'un film se joue en partie sur les réseaux sociaux. Pire: l'actrice préfère faire la publicité de ses autres projets, notamment le prochain film de Christopher Nolan.

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Mi-août, les spéculations des fans prennent une nouvelle ampleur, alimentées par une interview de Florence Pugh à Harper's Bazaar, au ton subtilement passif-agressif. L'actrice s'y agace de l'attention prêtée à sa scène de sexe avec Harry Styles, entraperçue dans une bande-annonce:

"Ce n'est pas pour ça que je fais ce métier", y déclare-t-elle. "Évidemment, quand on engage la pop star la plus célèbre du monde, on ne peut pas éviter ce genre de conversation. Mais je refuse simplement d'en discuter, parce que ce film vaut mieux que ça."

Les internautes y voient une nouvelle preuve de l'ambiance glaciale du tournage et se répandent en théories sur Twitter. Depuis, à l'approche de la Mostra et de la sortie du film (le 21 septembre), la machine n'a fait que s'accélérer: chaque jour ou presque, une nouvelle ombre est venue s'ajouter au tableau déjà bien nébuleux.

Olivia Wilde a par exemple été obligée de démentir les rumeurs selon lesquelles Harry Styles aurait touché un cachet trois fois supérieur à celui de Florence Pugh. Et puis le site Puck, cité par le New York Times, a affirmé que les tensions entre Olivia Wilde et Florence Pugh sont dues au fait que la jeune comédienne "n'était pas fan de voir sa réalisatrice disparaître aussi souvent (du plateau) avec l'acteur principal".

Le coup de grâce remonte à la semaine dernière, lorsque le mystère du départ précipité de Shia LaBeouf a refait surface. Dans une interview pour Variety, Olivia Wilde a déclaré pour la première fois avoir viré l'acteur, inquiète de son "énergie combattive". Dans un droit de réponse, celui-ci a assuré avoir "lui-même démissionné en raison d'un manque de répétitions". Et a transmis au magazine deux e-mails qu'il indique avoir envoyés à Olivia Wilde au moment de son départ: "Toi et moi savons très bien pour quelles raisons je m'en vais", peut-on y lire.

"Miss Flo"

Surtout, il diffuse une vidéo qu'Olivia Wilde lui a envoyée, dans laquelle elle semble essayer de le convaincre de rester... et laisse transparaître une pointe d'agacement au sujet de son actrice principale.

"Je ne suis pas prête à abandonner", y déclare la cinéaste. "Moi aussi, j'ai le cœur brisé, et je veux trouver une solution. Tu sais, je pense que ça pourrait un peu secouer 'Miss Flo'."

L'actrice principale boude Venise

C'est juste après ces révélations compromettantes que toute l'équipe s'est envolée pour Venise afin d'y défendre le film. Toute... ou presque. Florence Pugh a annoncé qu'elle arriverait en retard et ne pourrait pas participer à la conférence de presse de lundi avec le reste de l'équipe, en invoquant son obligation de rester plus longtemps à Budapest pour le tournage de Dune 2. Un prétexte qui n'a convaincu personne puisque Timothée Chalamet lui-même, star de la saga de science-fiction, avait pu se rendre à Venise quelques jours plus tôt. Et enflammer le tapis rouge avec son incroyable tenue.

Cette fameuse conférence de presse a été le théâtre d'un moment de malaise rapporté par le New York Times. Interrogée sur les rumeurs de mésentente avec son actrice, Olivia Wilde a botté en touche, en évoquant les "ragots incessants des tabloïds" auxquels elle n'estime "pas utile de contribuer"... sans pour autant les démentir. Et lorsqu'un autre journaliste a tenté d'évoquer l'affaire Shia LaBeouf, la modératrice du débat a refusé la question, tandis que toute l'équipe du film gardait le silence.

Quand l'avion de Florence Pugh a enfin atterri dans la capitale de l'amour, quelques heures plus tard, Don't Worry Darling était sans conteste devenu l'attraction principale de la Mostra. Et les journalistes, aux aguets du moindre signe de querelle, ont été servis.

Et si c'était vrai?

En retrouvant l'équipe du film sur le tapis rouge, l'actrice de 26 ans a pris tout le monde dans ses bras... sauf Olivia Wilde et Harry Styles, occupé à signer des autographes. Dans la salle de projection, tout le monde a remarqué que pas moins de trois acteurs séparaient le fauteuil de Florence Pugh de celui d'Olivia Wilde. Et en fin de projection, l'actrice n'a pas attendu la fin de la standing ovation du public pour quitter la salle.

Aussi excitantes qu'elles puissent être pour le public, les coulisses de Don't Worry Darling resteront sans doute un mystère, et les rumeurs sujettes à interprétation. Déjà, des voix dissidentes éclosent sur Twitter pour assurer que Harry Styles n'a pas craché sur Chris Pine (ralenti à l'appui, comme pour les événements sportifs), qui sourit simplement de soulagement d'avoir retrouvé entre ses jambes ses lunettes qu'il pensait perdues.

Mais certains indices autorisent à croire qu'il y a, malgré tout, un fond de vérité dans ce jeu de pistes qui passionne la Toile. Comme la pique à peine cachée envoyée par Rebecca Corbin-Murray, la styliste de Florence Pugh, à Olivia Wilde. Pour accompagner les photos Instagram de sa cliente toute de Valentino vêtue sur le tapis rouge, la spcialiste a choisi une légende fort à propos: "Miss Flo".

Article original publié sur BFMTV.com