Le rugbyman Alexandre Lapandry porte plainte contre le club de Clermont

Alexandre Lapandry, sous les couleurs de Clermont, marque un essai lors d’un match de Top 14 contre le SU Agen, le 29 février 2020.
ROMAIN PERROCHEAU / AFP Alexandre Lapandry, sous les couleurs de Clermont, marque un essai lors d’un match de Top 14 contre le SU Agen, le 29 février 2020.

RUGBY - Un long silence de deux ans. Le troisième ligne de Clermont Alexandre Lapandry, 33 ans, a annoncé ce lundi 5 décembre être contraint d’arrêter sa carrière pour donner la priorité à sa santé, tout en accusant son club de ne pas avoir suffisamment pris en compte les séquelles d’une commotion subie en octobre 2020.

« Je n’ai pas choisi de prendre ma retraite, la gravité de ma blessure m’y oblige. Je suis toujours en convalescence et mes séquelles seront à vie », affirme le joueur originaire de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), dans un post sur son compte Instagram ce lundi.

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Le troisième ligne international (13 sélections. entre 2009 et 2018), qui a toujours porté les couleurs de l’ASM, se dit « désolé pour (son) silence (...) depuis maintenant deux ans », et une commotion survenue lors d’un match face au Stade français. « Jamais je n’aurais pensé que ce 18 octobre 2020 serait mon dernier match », ajoute-t-il. Depuis, « j’ai voulu prioriser ma santé et protéger le club et mes coéquipiers ».

Resté fidèle à l’ASM, avec qui il a remporté deux Boucliers de Brennus en 2010 et 2017 et disputé « plus de 260 matches », Lapandry a également été capitaine de l’équipe de France des moins de 20 ans. Avec les Bleus, il a remporté le Tournoi des six nations en 2010.

Ce qui a poussé le joueur à prendre enfin la parole, c’est son licenciement par le club clermontois « il y a quelques jours », a expliqué lundi à l’AFP son avocat, Jean-Hubert Portejoie. L’avocat, confirmant une information parue dans le quotidien sportif L’Équipe, a affirmé que quatre plaintes contre X avaient été déposées le 30 novembre par le joueur.

« Défaut de suivi »

L’une vise des faits de « violences involontaires et mise en danger de la vie d’autrui », commis « entre octobre et décembre 2020, entre son AVC et le moment où cet AVC a été détecté », selon Me Portejoie. « Il y a eu un défaut de suivi. Entre-temps, il avait même repris l’entraînement », a déclaré l’avocat.

Une autre plainte, pour « violences psychologiques », concerne « la période de juin 2021 jusqu’à son licenciement il y a quelques jours », a détaillé l’avocat : Alexandre Lapandry « n’a pas été épaulé et aidé par son employeur ».

« On fait tout pour qu’il démissionne, il n’est plus convié au (stade Marcel) Michelin, n’apparaît plus sur les effectifs et disparaît des radars », a raconté Me Portejoie, ajoutant que « la santé des joueurs doit enfin primer sur les intérêts financiers des clubs ».

Contactée lundi par l’AFP, la procureure de la République de Clermont, Dominique Puechmaille, a affirmé n’avoir enregistré aucune plainte à ce jour. Quant à l’ASM Clermont Auvergne, il a réagi dans un communiqué lundi, affirmant n’avoir reçu « aucune confirmation officielle concernant ces dépôts de plainte ».

« Par conséquent, nous n’avons évidemment pas accès au contenu de ces plaintes. Il nous est donc impossible, matériellement, de répondre à ces mises en cause », a souligné le club auvergnat. « La seule réponse que nous apportons aujourd’hui (lundi, ndlr) est que l’ASM Clermont Auvergne ne saurait voir sa responsabilité engagée à quelque titre que ce soit, n’ayant pas commis la moindre faute », conclut le club du Top 14.

Par ailleurs, le troisième ligne a décidé de saisir le conseil des prud’hommes, a annoncé ce lundi soir à l’AFP son avocate, Élodie Dardat, confirmant une information du site Rugbyrama.

Alexandre Lapandry, « licencié pour inaptitude professionnelle » le 21 novembre dernier, « a reçu son solde de tout compte qui, à notre sens, n’est pas complet », a expliqué Me Dardat, précisant que « nos calculs démontrent que le club n’a pas pris en compte l’intégralité de son salaire pour le paiement de son indemnité de rupture ».

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