Royaume-Uni : Liz Truss « s’en tient à son plan » de baisses d’impôts malgré la pression

Mis en difficulté par les critiques sur son budget de baisses d’impôts, Liz Truss garde son cap.
BBC Mis en difficulté par les critiques sur son budget de baisses d’impôts, Liz Truss garde son cap.

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Mis en difficulté par les critiques sur son budget de baisses d’impôts, Liz Truss garde son cap.

ROYAUME-UNI - Des « erreurs de communication » et de « préparation » mais pas de marche arrière. La Première ministre britannique, Liz Truss, a défendu ce dimanche 2 octobre sur la BBC sa politique de baisses d’impôts massives, qui ont viré au fiasco financier sur les marchés à la fin du mois de septembre, alors que les manifestations et les grèves se poursuivent outre-Manche pour dénoncer le coût de la vie.

« Je m’en tiens toujours au plan que nous avons annoncé et je maintiens que nous l’avons annoncé rapidement car nous devions agir, mais je reconnais que nous aurions dû mieux préparer le terrain », a affirmé la nouvelle cheffe du gouvernement britannique depuis Birmingham, où débute le congrès annuel du parti conservateur.

Le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, a annoncé le 23 septembre un « mini-budget » pour faire face à la crise du coût de la vie et l’inflation à près de 10 % qui frappent les Britanniques, mais ses annonces à base d’aides directes pour les factures d’énergie et de baisses d’impôts massives pour les plus riches ont suscité l’incompréhension des marchés financiers qui redoutent une explosion de la dette.

« Je pense que c’était la bonne décision d’augmenter les emprunts cet hiver », a répété Liz Truss après une semaine chaotique lors de laquelle la livre a atteint un plus bas historique, déclenchant une intervention à la fois du Fonds monétaire international et de la banque d’Angleterre. « Bien sûr que nous allons devoir ramener la dette à un certain pourcentage du PIB à moyen terme, et j’ai un plan pour ça. Mais ce qui aurait été une erreur, c’est de ne pas agir », a-t-elle affirmé sans donner plus de détails sur la façon dont elle comptait s’y prendre.

Remise en cause jusque dans son camp

Après à peine trois semaines à Downing Street, Liz Truss est plus impopulaire que jamais auprès des Britanniques. 51 % d’entre eux estiment qu’elle devrait démissionner, selon un sondage YouGov. Les Tories se sont également effondrés dans les sondages, l’opposition travailliste ayant désormais une avance de 33 points, selon une autre étude publiée jeudi, du jamais vu depuis les années 1990 et l’ère Tony Blair, ancien Premier ministre travailliste.

« Je vais faire ce que je peux pour gagner le cœur et la raison de mes collègues au parti conservateur », a voulu rassurer Liz Truss dimanche. Mais dans cette ambiance morose et divisée, la grand-messe des conservateurs risque de se dérouler avec des rangs clairsemés à Birmingham. Ni Rishi Sunak -ancien rival de Liz Truss dans la course à Downing Street-, ni l’ancien Premier ministre Boris Johnson ne devraient en effet faire le déplacement.

Certains Tories sont affligés par sa politique budgétaire et n’hésitent pas à le dire alors que débute dimanche, dans une ambiance morose et en rangs clairsemés, le congrès annuel du parti. « Au moment où les gens souffrent et s’inquiètent pour leurs prêts et le montant de leurs allocations, avoir pour principale mesure fiscale la réduction de l’impôt pour les plus riches, c’est mettre en avant des mauvaises valeurs », a affirmé le député conservateur Michael Gove sur la BBC. « Je ne pense pas que ce soit une bonne chose », a-t-il ajouté dimanche quand on lui a demandé s’il voterait pour ce budget au Parlement.

Selon la presse britannique, les lettres de défiance affluent déjà contre la nouvelle dirigeante, qui fait déjà regretter, aux yeux d’une frange du parti, Boris Johnson. D’autres estiment au contraire qu’il faut resserrer les rangs pour éviter à tout prix des élections législatives anticipées qui verraient le parti conservateur s’effondrer.

La venue de Liz Truss dimanche sur la BBC était la première devant une audience nationale depuis l’annonce du mini-budget. Elle avait fait le tour des stations locales de la BBC jeudi mais ses silences gênants avaient été plus commentés que ses vaines tentatives pour défendre sa politique.

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