Route des Balkans : “Il n’y a qu’en Serbie que les passeurs tirent avec des kalachnikovs”

Le 2 juillet 2022, au petit matin, la forêt proche de Makova Sedmica, une banlieue de Subotica, près de la frontière avec la Hongrie, a été transformée en champ de bataille par des gangs rivaux de passeurs afghans. Une rafale d’armes automatiques a retenti, faisant fuir les réfugiés. Une personne a été tuée et sept blessées, dont une jeune Iranienne de 16 ans.

“Il n’y a qu’en Serbie que les passeurs tirent avec des kalachnikovs, cela n’arrive pas ailleurs sur la route des Balkans”, a déclaré à Birn un passeur syrien.

L’année dernière, des dizaines d’affrontements ont eu lieu entre les bandes armées de passeurs de réfugiés et de migrants. Et au fil du temps, les fusillades se sont rapprochées des zones habitées. En novembre 2022, en plein centre de Horgos, six personnes ont été blessées lors d’une fusillade entre des Marocains et des Afghans. En juin et juillet 2023, une personne a été tuée et cinq blessées lors d’affrontements liés au trafic de migrants.

La Serbie est un pays de transit clé sur la route des Balkans, empruntée par de nombreux réfugiés et migrants d’Asie et d’Afrique pour gagner illégalement l’Union européenne. Motivés par des profits faramineux, les gangs de trafiquants de migrants contrôlent plusieurs zones à la frontière entre la Serbie et la Hongrie. Après avoir évincé les Syriens, qu’ils rackettent désormais, les passeurs afghans et marocains ont pris le contrôle du terrain.

Des gangs marocains

Depuis deux ans, le gang marocain des “Tétouanis” régnait sur la zone frontalière du nord de la Serbie. Leur base principale était le village de Horgos, à la frontière avec la Hongrie. Ce gang doit son nom à la ville marocaine de Tétouan, d’où est originaire son chef, Mohammed Tetouani, ou Mohammed Maghrebi, résidant actuellement en Belgique. Il apparaît dans un clip enregistré par les rappeurs tunisiens Lady Miro & Dadlee à Subotica, en Serbie. Les Tétouanis sont connus pour la violence des méthodes qu’ils emploient contre leurs concurrents ou contre les réfugiés qui osent décliner leurs services ou refusent de les payer.

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