Roanne: une enquête ouverte après qu'un père a frappé l'agresseur présumé de sa fille

Une enquête a été ouverte contre le père de la victime présumée. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Une enquête a été ouverte contre le père de la victime présumée. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le procureur a décidé de s'auto-saisir. Une enquête a été ouverte contre le père qui a frappé l'agresseur présumé de sa petite fille, a appris mardi BFMTV de source judiciaire. Le jeune homme de 16 ans est soupçonné de s'être introduit vendredi à leur domicile et d'avoir agressé sexuellement l'enfant de 6 ans.
L'enquête porte sur des faits de "violences aggravées en reunion commises avec une arme par destination". Pour ces faits, le père encourt de trois à dix ans de prison en fonction du nombres de circonstances aggravantes retenues pas la justice. À l'heure actuelle, aucune plainte n'a été deposée, ni par le jeune ni par le departement.

"C'est le monde à l'envers"

"Je l'ai roué de coups", a reconnu le père sur BFMTV, disant avoir été "dans un état second" au moment des faits. "Je n'aurais pas dû le faire mais je ne regrette aucun cas de l'avoir fait. (...) Heureusement qu'il y avait mes amis et que j'étais un minimum lucide pour appeler la police, sinon il est possible que je sois allé plus loin."

"Une fois que ma femme l'a formellement reconnu (...) moi je voyais plus rien, j'écoutais même plus ma femme. Je suis sorti en courant, j'ai dit 'c'est lui', il a essayé de s'enfuir, je l'ai rattrapé". S'en sont suivi de multilples coups de poings, de pieds et de barre de fer.

"N'importe quelle personne aurait fait la même chose que moi. Certes, j'aurais pas du le faire mais je regrette en aucun cas de l'avoir fait", affirme celui qui est désormais considéré comme un suspect.

"Ma femme et ma fille ne dorment plus"

Le père de famille affirme avoir douté de la capacité des policiers à retrouver l'agresseur après avoir porté plainte: "Le soir même, il n'y a eu aucune ronde et aucune patrouille de police n'est passée, il n'y a rien eu. Moi, je le sentais que la personne n'était pas très loin, elle a disparu trop vite. Donc effectivement elle habitait pas très loin de chez moi: en face, à 100 mètres, même pas".

Interrogé avant l'annonce de l'ouverture de l'enquête, le père de famille avait conscience qu'il risquait d'être poursuivi pour avoir cherché à se faire justice lui-même. "C'est moi désormais qui me retrouve accusé, c'est le monde à l'envers", a-t-il réagi. "Mais je ne regrette pas, je pourrais prendre 30 ans, c'est pas grave, c'est pour ma fille."

Il assure que sa femme et sa fille "ne dorment plus" et qu'il a déménagé chez son frère, en attendant de déménager dans un appartement prêté par un ami.

Les voisins solidaires

Dans le quartier où habitaient la famille et l'agresseur présumé, les voisins font part de leur soutien l'homme accusé de violences. "N'importe qui aurait fait la même chose, c'est légitime ce qu'il a fait. Avec certaines réactions d'autres pères, ça aurait pu être pire", martèle un voisin.

Face aux risques de poursuites judiciaires, plusieurs habitants pensent qu'il ne doit pas être condamné: "On n'espère pas [qu'il soit poursuivi], il ne doit pas risquer la prison et même rien du tout parce qu'il a défendu sa fille. Nous on est avec lui", partage un autre homme vivant dans le quartier.

Article original publié sur BFMTV.com