Ridley Scott : « Napoléon suspectait Joséphine de le tromper »

Joaquin Phoenix campe un Napoléon sombre, vindicatif et amoureux. - Credit:©2023 Apple
Joaquin Phoenix campe un Napoléon sombre, vindicatif et amoureux. - Credit:©2023 Apple

Il a filmé les conquêtes de Marc Aurèle en Germanie dans Gladiator, magnifié le fracas des armées de Saladin contre les croisés en Terre sainte dans Kingdom of Heaven, marché dans les pas de Moïse traversant la mer Rouge dans Exodus… Et voici qu'à 85 ans Ridley Scott relève un nouveau défi : offrir au cinéma sa vision de Napoléon. Folie ? Stanley Kubrick lui-même, au début des années 1970, avait renoncé à se frotter à l'Empereur, ne voyant pas bien ce qu'il pourrait apporter de plus aux centaines de films et téléfilms ayant abordé la vie et les guerres du consul au bicorne depuis la naissance du septième art. Abel Gance, King Vidor, Sacha Guitry, Sergueï Bondartchouk (dans un mémorable Waterloo, en 1970) ou encore notre Antoine de Caunes national (dans Monsieur N., en 2003) et bien d'autres ont osé croquer la légende avec plus ou moins de souffle.
Mais Ridley Scott, vieux British brut de décoffrage ponctuant ses phrases de « fuck », a su trouver une nouvelle voie pour aborder l'ange noir de Corse. Une obsession de longue date : « Il me hante depuis plus d'un demi-siècle ! Précisément depuis le dernier plan des Duellistes, où j'avais filmé Harvey Keitel [alias un lieutenant de la Grande Armée dans la France napoléonienne, NDLR] exactement comme s'il incarnait Napoléon et la folie de la guerre, nous répond le cinéaste depuis son mas du Luberon, où il cultive un vignoble de 11 hectares. Je n'ai jamais pu m'ôter ce plan de la tête et j'ai toujours su que je vo [...] Lire la suite