Richard Malka : « L’histoire de la Shoah hantait Robert Badinter »

Robert Badinter au ministère des Affaires étrangères, à Paris, le 27 janvier 2016.  - Credit:Balkis Press/Abaca
Robert Badinter au ministère des Affaires étrangères, à Paris, le 27 janvier 2016. - Credit:Balkis Press/Abaca

Très proche du couple Badinter, rencontré en 2007 lors du procès de Charlie Hebdo, l'avocat Richard Malka raconte au Point la relation qu'il avait nouée avec l'ancien garde des Sceaux, avocat et président du Conseil constitutionnel, mort dans la nuit du 8 au 9 février à l'âge de 95 ans.

Le Point : Robert Badinter est mort, vous étiez très proche de lui. Comment réagissez-vous à sa disparition ?

Richard Malka : Je ressens beaucoup de tristesse et de nostalgie. C'est, après Georges Kiejman, une autre figure tutélaire qui s'en va et cette disparition laisse en moi un vide immense. Robert Badinter était un modèle, une référence, quelqu'un qui m'inspirait beaucoup et me conseillait souvent.

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Nous étions tous deux avocats, alors il me conseillait sur la manière d'aborder certains dossiers difficiles, les angles de défense possibles. J'ai visité les pyramides à ses côtés, j'apprenais avec lui. C'était un tel privilège que de le côtoyer…

Quelle figure incarne-t-il à vos yeux ?

Bien sûr, il y a l'abolition, les combats judiciaires, la vie politique mais je le vois d'abord comme un homme d'histoire. L'histoire pesait sur lui constamment et il en avait une conscience aiguë. Quand on a commencé à se fréquenter, la première chose qu'il a faite fut de me communiquer une liste d'ouvrages sur la Shoah. Il vivait cette histoire, qui avait emporté son père, mort à Sobibor, son oncle, déporté lui aussi, et s [...] Lire la suite