Retraites: Dussopt accuse LFI d'entretenir "le misérabilisme", Mélenchon l'accuse d'être "misérable"

Les passes d'armes entre La France insoumise et la macronie n'en finissent pas. À quelques heures de la fin des débats sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, Olivier Dussopt et Jean-Luc Mélenchon ont échangé de vifs propos.

"Cet individu a été socialiste? Quel misérable. Quelle déchéance. La macronie, c'est le recyclage de ce genre de personnes sans foi ni loi", a tancé le fondateur du mouvement de gauche ce vendredi après-midi sur son compte Twitter.

"Le jour où il n'y a plus de misère, il n'y a plus de France insoumise"

Sa colère s'explique par des propos tenus par le ministre du Travail dans l'hémicycle. Interpellée par la députée insoumise Danièle Simonnet sur la question de l'emploi des jeunes de quartiers dont les droits à la retraite sont minimes en cas d'auto-entrepreunariat comme c'est le cas pour les chauffeurs Uber, Olivier Dussopt lui a vivement répondu.

"Nous n'avons pas le discours misérabiliste que vous avez. Si vous entretenez le misérabilisme, c'est parce que le jour où il n'y a plus de misère, il n'y a plus de France insoumise", lui a lancé le membre du gouvernement.

Les tensions ont été très vives ces derniers jours entre Olivier Dussopt et la gauche. Il faut dire que son parcours a tout d'un repoussoir pour la Nupes: cet ancien socialiste, qui a rejoint le gouvernement en octobre 2017, à la surprise générale, avait jusqu'alors un parcours à la gauche du PS.

Ballon de football à son effigie et "assassin"

Longtemps "bébé Aubry" - il a même été son porte-parole pendant la campagne des primaires en 2011-, l'Ardèchois avait même traité Emmanuel Macron de "connard", alors ministre de l'Économie, qui avait parlé des salariées "illettrées" du groupe d'agroalimentaire Gad.

En 2010, alors député socialiste, il avait également croisé le fer contre la réforme des retraites de la droite. De quoi être la cible de nombreuses critiques qui ont parfois choqué une partie de l'hémicycle.

Le 9 février, le député insoumis de Seine-Saint-Denis Thomas Portes a provoqué une polémique pour avoir posé le pied sur un ballon à l'effigie du ministre. Un cliché pour lequel il a été sanctionné d'une exclusion de 15 jours de l'Assemblée.

"La bêtise" des mots croisés

Quelques jours plus tard, un autre insoumis, Aurélien Saintoul, l'a qualifié d'"assassin" devant un hémicycle médusé. Une sortie pour laquelle il s'est excusé, mais qui lui a valu un retrait d'une partie de son indemnité parlementaire pour un mois.

Dernier signe de ces tensions, le vif échange jeudi entre le ministre et le député socialiste Jérôme Guedj, qui l'a accusé de ne pas donner les bons chiffres en ce qui concerne la retraite à 1200 euros. "Vous perdez les pédales depuis quelques jours" et "vous ne savez pas comment vous refaire la cerise", lui a répliqué Olivier Dussopt, visiblement irrité.

Olivier Dussopt a parfois mis lui-même de l'huile sur le feu, comme lorsqu'il a fait des mots croisés dans l'hémicycle en plein examen du texte, au grand dam du LR Aurélien Pradié. "J'ai fait une bêtise", a admis Olivier Dussopt sur BFMTV-RMC ce vendredi.

Article original publié sur BFMTV.com