Restauration de la fontaine Stravinsky : « On n’écoute pas nos recommandations ! »

La fontaine Stravinsky, inaugurée en 1983 à Paris, a connu depuis sa mise en service de nombreuses rénovations.  - Credit:ROSINE MAZIN / Mazin Rosine / ROSINE MAZIN/Aurimages via AFP
La fontaine Stravinsky, inaugurée en 1983 à Paris, a connu depuis sa mise en service de nombreuses rénovations. - Credit:ROSINE MAZIN / Mazin Rosine / ROSINE MAZIN/Aurimages via AFP

Elle est née à Bali et son étrange prénom, qui sonne comme une onomatopée de bande dessinée, signifie « pas encore », en balinais… Bloum Cardenas est la petite-fille de l'artiste Niki de Saint Phalle, et c'est à elle que la plasticienne, décédée en 2002, a confié le droit moral sur son œuvre et celle de son époux, le sculpteur Jean Tinguely. Un travail titanesque dont Bloum, délaissant sa propre vocation artistique, s'acquitte depuis plus de vingt ans avec une joie communicative.

Les soucis, pourtant, sont constants. Le jour où nous la rencontrons, la fontaine Stravinsky, réalisée en 1983 par le couple d'artistes à la demande de Jacques Chirac, vient d'être remise en eau après presque un an de restauration. L'opération a coûté plus de deux millions d'euros à la municipalité, propriétaire de l'œuvre. Et le résultat, d'après Bloum, est, pour le moment du moins, décevant à pleurer…

Le Point : Vous avez trente ans lorsque vous incombe de gérer le droit moral de l'une des plasticiennes les plus célèbres du XXe siècle. N'est-ce pas une charge écrasante ?

Bloum Cardenas : Je crois qu'il est beaucoup plus facile d'exercer ce rôle quand on est le petit-enfant, et non le fils ou la fille de l'artiste. Il n'y a pas de compétition, la transmission est beaucoup plus légère. Et puis, vous savez, j'ai commencé à travailler pour ma grand-mère, tous les étés, dès l'âge de quatorze ans. Niki trouvait que les petits Français avaient beaucoup trop de vacances ! Avec ma meilleure [...] Lire la suite