Quand un reporteur américain se retrouve sous les bombes des Alliés dans l’Allemagne nazie

La ville de Hambourg en ruine après les bombardements alliés. Photo prise par la Royal Air Force le 3 mai 1945.    - Credit:Royal Air Force/AFP
La ville de Hambourg en ruine après les bombardements alliés. Photo prise par la Royal Air Force le 3 mai 1945. - Credit:Royal Air Force/AFP

Il y a vingt ans, les Allemands, émergeant de la culpabilité collective qu'on leur avait épinglée dans le dos, ont relevé la tête et fait paraître plusieurs ouvrages dénonçant les bombardements dont leur pays avait fait l'objet et dont les populations civiles ont été les victimes. Hambourg, Dresde, Hanovre, Berlin… une litanie de cités rayées de la carte.

En cause, la stratégie militaire des Alliés, qui se fichaient bien de tuer des centaines de milliers d'habitants si cela pouvait faire plier Hitler. Le plus incisif de ces livres fut De la destruction. Considéré comme un chef-d'œuvre, celui-ci fut signé par le plus grand écrivain d'outre-Rhin, W. G. Sebald.

À LIRE AUSSI Arthur Chevallier – Le faux débat sur les bombardements alliés contre l'Allemagne nazieEn France, pays lui aussi touché par ces vagues de bombardements, notamment avant le débarquement – près de 60 000 morts, autant de blessés, sans parler des dégâts matériels, qui expliquent que certaines de nos villes ont été reconstruites après la guerre –, le débat fut traité par des livres d'histoire très sérieux, fort bien documentés, mais à l'écho modeste : comment traiter de criminels les pays qui vous libèrent ? Ne fait-on pas d'omelette, et cette guerre en fut une géante, sans casser des œufs ? En Normandie, dans le Nord, on enrage encore, mais ce n'est jamais devenu un sujet. La culture – cinéma, série, roman, BD – s'en est très peu emparée.

« Tu le voulais ton grand reportage ? Eh bien, le voilà [...] Lire la suite