Rendez-vous avec Yves Jobic : « Quand j’étais flic, on avait une mentalité de chasseur, pas de fonctionnaire »

Yves Jobic est aujourd'hui un retraité heureux.  - Credit:Olivier Corsan / Le Parisien / MaxPPP
Yves Jobic est aujourd'hui un retraité heureux. - Credit:Olivier Corsan / Le Parisien / MaxPPP

On l'appelait « Le Petit Prince » ou « Yvan le Terrible ». Yves Jobic est l'un des rares policiers à avoir été affublé d'un surnom, ceux-là sont d'ordinaire réservés aux voyous du grand banditisme. Est-ce à force de les côtoyer ? Ces « beaux mecs », comme les surnomment les policiers, le commissaire Jobic a passé sa vie à les traquer. Il est l'un des rares à avoir pénétré leur quotidien, le « Paris by night » des années 1980, dans lequel il a tissé un puissant réseau d'indics. Désormais retraité, à 65 ans, celui qui a notamment arrêté l'un des frères Hornec raconte sa carrière romanesque dans Les secrets de l'antigang* (Plon).

Le commissaire donne rendez-vous au Point dans un restaurant libanais du 16e arrondissement de Paris, assis face à la porte, l'œil alerte derrière ses fines lunettes rondes. Une habitude du terrain ? C'est là, au cœur du triangle d'or parisien, que le policier Jobic a connu sa période faste. En 1983, à la tête de la 1re Division de la police judiciaire (DPJ), compétente sur les 8e, 16e et 17e arrondissements, son groupe interpelle plus de 1 300 délinquants en quatre ans. Un rythme effréné dû aux méthodes « offensives » de la police judiciaire de l'époque, qui n'ont plus cours aujourd'hui.

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