Rendez-vous avec Anny Duperey : « Avec les réseaux sociaux, on est passé directement de la désignation à l’exécution »

En ce début d'été, le petit chemin qui mène chez Anny Duperey ne sent pas la noisette, mais le jasmin. Une ruelle pavée et luisante d'une averse récente, fermée de palissades en bambou derrière lesquelles se cachent les villas du Montparnasse bohème. Une fois poussé son portillon, la maison où nous entrons est à l'image de sa propriétaire : solaire, comme une gifle de bonne humeur. Anny Duperey y vit depuis quatre bonnes décennies et lui partage son temps avec la Creuse, d'où un ami et élu local doit d'ailleurs débarquer quelques heures plus tard pour l'accompagner chez Michou.

C'est son appel du 18 juin. Chaque année, la « marraine de cabaret » met un point d'honneur à se rendre à cette soirée d'anniversaire, muée en hommage depuis la mort du célèbre homme aux lunettes bleues. Comme de juste, la comédienne, qui fête pour sa part ses soixante ans de carrière, nous accueille à son balcon : « Entrez et installez-vous ! J'en ai pour cinq minutes, je dois me sécher les cheveux ! » Et tout de suite, on se sent bien.

Bébert, le chat rouquin, nous jauge

C'est que l'endroit vous dorlote. Un petit paradis de verdure, de lumière et de couleur. Camouflé sur un canapé framboise rehaussé de coussins madras, Bébert, chat rouquin de 19 ans, nous jauge la tête baissée, l'air pas vraiment serein malgré son ronronnement timide. Aux murs, des appliques Art Nouveau et les toiles de celle qui commença son parcours de saltimbanque aux Beaux-Arts de Rouen. S'il n'y avait pas parfoi [...] Lire la suite