"Regarder nos ancêtres en face" : un généticien raconte l'histoire de l'humanité en photos

Au fil d'une échelle temporelle démarrant il y a trois millions d'années, se dévoilent dans le livre "Album de famille" les visages "potentiels" de nos ancêtres, reconstitués sur la base d'hypothèses scientifiques.

Regarder dans les yeux Lucy l'australopithèque, Trinil l'Homo erectus, ou Almatura le Néandertalien : dans "Album de famille", en librairie mercredi, le généticien italien Guido Barbujani retrace trois millions d'années d'évolution humaine à travers les visages de nos lointains ancêtres.

"A quel point nous sommes proches d'eux"

A quoi ressemblaient-ils ? Comment vivaient-ils ? Que savaient-ils faire ? Ce face-à-face avec les premiers humains aspire à faire comprendre "à quel point nous sommes proches d'eux", dit son auteur, généticien des populations et professeur à l'Université de Ferrare, dans un entretien à l'AFP.

Traduit en six langues, "Album de famille" (Albin Michel) est un "roman non-fictionnel", celui de la généalogie humaine. Un voyage dans le temps à travers 15 portraits, de la célèbre Lucy aux premiers Homo sapiens, en passant par les petits hommes de l'île de Florès ou la momie Ötzi.

Les "photos" de leurs visages, que l'auteur a rassemblées dans l'ouvrage, ont été recréées par des artistes grâce aux archéologues, paléontologues et généticiens qui ont reconstitué leurs squelettes et leurs gènes.

"J'ai beaucoup travaillé sur l'ADN de l'homme de Néandertal", une espèce disparue il y a 40.000 ans, raconte le biologiste de l'évolution, âgé de 67 ans. Mais sa relation avec lui a changé le jour où il est tombé sur une reproduction de l'artiste française Elisabeth Daynès. "La statue était exposée dans un musée, tapie dans un coin. Tout à coup, cet homme m'est apparu, nu, me souriant", raconte Guido Barbujani.

"Réduire la distance temporelle"

La rencontre a créé un "lien personnel intense" avec ces humains du fond des âges, une perception qui s'est ensuite renforcée avec la pandémie de Covid-19 : "On passait notre temps à la maison, seuls, tandis qu'on égrenait les morts. J'ai alors eu l'idée de réduire la distance temporelle entre nous et ces gens qui ont vécu il y a des milliers, des millions d'années", confie le scientifique.

Un crâne de l'espèce Homo floresiensis (Homme de Florès) exposé au Musée de l'Homme à Paris, en 2016 (MNHN/AFP/Archives - JC DOMENECH)
Un crâne de l'espèce Homo flores[...]

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