Réforme des retraites : je n'ai pas tous mes trimestres, qu'est-ce que ça change pour moi ?

Photo d'illustration (Photo by Lionel BONAVENTURE / AFP)
Photo d'illustration (Photo by Lionel BONAVENTURE / AFP)

Pour valider un trimestre de retraite, il faut 150 heures payées au Smic. L'alternance de périodes d'emploi, d'inactivité, ou de chômage rend difficile d'atteindre le nombre de trimestres suffisants pour une retraite à taux plein.

Dans cette série d'articles, nous examinons les conséquences du projet de la réforme des retraites sur différents profils types de travailleurs. Ici, pour ceux qui n'auraient pas tous leurs trimestres. Des changements peuvent toutefois avoir lieu dans le cadre de l'examen du projet de loi au Parlement.

De 168 trimestres pour avoir une retraite à taux plein aujourd'hui, il faudra atteindre 172 trimestres, soit 43 années en 2027 pour la génération 1964 et les suivantes, avec la réforme des retraites présentée par Elisabeth Borne le 10 janvier.

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Pour rappel, afin valider un trimestre, il faut percevoir un salaire soumis à cotisations représentant 150 fois le montant du Smic horaire brut. Par exemple, en 2022, pour valider des trimestres, il faut percevoir 3171 euros pour valider deux trimestres, 4756,5 euros pour trois trimestres et 6342 euros pour quatre trimestres.

Une retraite à taux plein à 67 ans, même sans les trimestres requis

Si le chômage indemnisé permet de valider des trimestres, le durcissement d'accès à l'assurance chômage, ainsi que des situations comme l'alternance de contrats précaires, ou l'inactivité, rend difficile d'atteindre le nombre suffisant de trimestre pour obtenir sa retraite à taux plein.

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Elisabeth Borne l'a assuré, la réforme des retraites ne changera rien pour les salariés ayant une carrière hachée et n'ayant pas cotisé le nombre de trimestre suffisant pour percevoir une retraite à taux plein : âge d’annulation de la décote est maintenu à 67 ans, c'est-à-dire que vous avez droit automatiquement à une retraite à taux plein à 67 ans, même si vous n'avez pas le nombre de trimestres d'assurance retraite exigé. C'était déjà le cas avant la réforme des retraites. C’est une protection pour les plus modestes", a martelé la Première Ministre.

Un minimum de 1 200 euros

À noter que dans certains cas, cet âge de décote reste abaissé, sans changement avec la nouvelle réforme. Pour les personnes déclarées invalides ou inaptes, l'âge d'annulation de la décote a, lui aussi, été maintenu à 62 ans. Les travailleurs en situation de handicap pourront également toujours partir à 55 ans sans décote, même s'ils n'ont pas le nombre de trimestres suffisant. Si vous êtes dans ce cas, votre retraite à taux plein est égale à 50 % de votre salaire annuel brut moyen, sur les trimestres cotisés.

Si vous n'avez pas tous les trimestres nécessaires à votre départ en retraite à taux plein, et que vous partez avant l'âge d'annulation de la décote, c'est-à-dire 67 ans, le taux de 50 % est réduit de 1,25 % par trimestre manquant. Il reste également possible de racheter les trimestres qui vous manquent, la réforme ne change rien à cette situation. Dans tous les cas, la pension minimum qui vous sera versée sera de 1 200 euros, une mesure mise en place par cette réforme des retraites.

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