Rapport médical alarmant, bourdes: la campagne présidentielle de Joe Biden s'enlise face à Donald Trump

Une campagne qui s'embourbe pour Joe Biden. Le président américain, candidat à sa succession, voit les difficultés se multiplier ces derniers jours. Après ses nombreuses bourdes survenues en quelques jours et la parution jeudi d'un rapport médical alarmant le concernant, le débat sur sa capacité à assurer la présidence refait surface concernant le démocrate de 81 ans. De quoi propulser la campagne de son opposant probable du côté des républicains: Donald Trump.

Les problèmes de mémoire de Biden pointés du doigt

C'est un Joe Biden irrité qui se présente devant la presse jeudi. Alors qu'un rapport médical désastreux à son sujet vient de paraître, le président-candidat se sait en difficultés.

"Je suis bien intentionné, je suis un homme âgé et je sais ce que je fais, bon sang. Je n'ai pas de problèmes de mémoire", se défend-il.

Quelques heures plus tôt seulement, un rapport de 388 pages exonère le chef de l'État américain dans une affaire concernant sa gestion de documents confidentiels. Mais il charge le président sur son âge et sur ses problèmes de mémoire qui ont "empiré", selon les conclusions.

Le procureur spécial Robert Hur note que Joe Biden n'a pas su donner les années lors desquelles il avait été le vice-président de Barack Obama (entre 2009 et 2017) ou l'année exacte de la mort de son fils aîné Beau Biden, emporté par un cancer en 2015.

Une aubaine pour les républicains

Du côté des républicains, on se frotte les mains. "Lorsque l'on n'a pas les facultés requises pour être jugé (...), on n'a certainement pas les facultés requises pour être dans le bureau ovale", s'empresse de noter le chef de file des élus républicains à la Chambre, Mike Johnson, après cet épisode.

"Un homme âgé à la mauvaise mémoire n'a pas à avoir les codes nucléaires", tance de son côté le parlementaire républicain de l'Oklahoma Kevin Hern.

Plusieurs figures du camp conservateur réclament même que le 25e amendement de la Constitution, qui permet de mettre fin aux fonctions du président lorsqu'il n'est plus en mesure de les assumer, soit mis en œuvre.

Des bourdes répétées

Il faut dire que l'âge du président américain inquiète ces derniers jours. En l'espace de seulement cinq jours, Joe Biden a enchaîné les bévues. Dimanche 4 février, il mentionne une conversation qu'il aurait eue avec "Mitterrand d'Allemagne" à propos de l'ancien président, pourtant français, en 2021. Or, l'ex-chef de l'État est mort en 1996.

Nouvelle erreur lundi, lorsque le président américain affirme avoir échangé avec l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl, pourtant décédé en 2017.

Jeudi, alors même qu'il tentait de se défendre face aux accusations le concernant, il confond cette fois le président égyptien et son homologue du Mexique.

Des sondages favorables à Trump

En revanche, du côté de Donald Trump, les nombreux ennuis judiciaires ne semblent pas avoir de prise sur l'homme d'affaires candidat à un retour à la Maison Blanche. Il vient d'ailleurs jeudi l'investiture républicaine dans le Nevada.

Le milliardaire de 77 ans, pourtant pas imperméable aux erreurs, profite de la multiplication des erreurs de son très probable adversaire lors de la présidentielle de novembre prochain pour glaner quelques points dans les sondages.

La dernière étude d'opinion de NBC News, parue mardi, révèle que plus de trois quarts (76%) des Américains disent être préoccupés à l'idée que Joe Biden puisse ne pas disposer de la santé mentale et physique nécessaire pour assurer un deuxième mandat comme président des États-Unis. Plus de la moitié (54%) des électeurs démocrates se disent même inquiets.

Dans ce même sondage, si l'élection devait avoir lieu maintenant, Donald Trump l'emporterait avec 47% des voix contre 42% pour Joe Biden. Et déjà dans le dernier sondage de CNN/SSRS du 1er février, l'homme d'affaires était donné vainqueur à une courte majorité face à l'actuel locataire de la Maison Blanche (49% contre 45%).

La tendance est désormais à l'avantage de l'ancien président. Le grand favori à l'investiture républicaine devra cependant en passer par la Cour suprême. Les neuf juges de la plus haute juridiction américaine se penchent depuis jeudi sur la possible inéligibilité de Donald Trump, en lien avec son rôle dans l'assaut du Capitole en 2021.

Article original publié sur BFMTV.com