“Rage applying”, la candidature de la frustration

Sur Tik Tok, le phénomène fait mouche : des jeunes postulant en masse à des annonces d’emploi en ligne uniquement dans le but de soulager leur insatisfaction à leur poste actuel.

Le quotidien Die Zeit a demandé à Simon Schnetzer, auteur d’une étude sur la jeunesse allemande, d’expliquer cette tendance. Selon ce spécialiste de la génération Z, les jeunes ont de nouvelles attentes par rapport aux 50 ans et plus. Ils recherchent davantage d’équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle et aspirent à être traités en égaux ou presque, en partie en raison de l’éducation moins autoritaire qu’ils ont généralement reçue. Leurs aînés, pour qui la phase de découverte et d’apprentissage est souvent loin, semblent plus résignés.

@johnsfinancetips

Have you ever been so fed up with your boss or your job that you wanted to just quit? Well, instead of quitting, you could start rage applying. It’s a really simple concept - you just send out as many applications to jobs that you want. Then take interviews at those jobs, and once one of those offers comes in to your liking you take it. #rageapply #rageapplying #quietquit #quietquitting #newjob #personalfinance

♬ original sound - John Liang

Simon Schnetzer attribue l’insatisfaction des jeunes face aux crises permanentes auxquelles ils sont confrontés (Covid-19, guerre en Ukraine, inflation, hausse du prix de l’énergie). Cela a un coût psychologique évident :

“Dans notre enquête, de nombreux jeunes ont déclaré s’être sentis en burn out au cours des derniers mois. Près de la moitié des moins de 30 ans déclarent souffrir de stress, contre seulement 20 % des plus de 50 ans.”

Dans ce contexte, “vous ne pouvez pas influencer le monde extérieur, mais vous espérez améliorer votre propre situation avec un nouvel emploi”.

Pour autant, on se fait souvent des idées fausses sur la génération Z, qui n’est pas plus en quête de sens ni moins travailleuse que les générations précédentes. “42 % des plus de 50 ans déclarent vouloir faire un ‘travail qui a du sens’, contre seulement 23 % des moins de 30 ans”, souligne Simon Schnetzer. Ce qu’ils veulent est moins du sens que de meilleurs salaires, pour faire face notamment à la hausse du coût de la vie.

Mais la différence principale avec les plus de 50 ans et le facteur qui permet le rage applying est la position de force dans laquelle se trouvent les jeunes sur le marché de l’emploi. “Aujourd’hui, nous n’avons pas un marché d’employeurs, mais un marché de salariés. Il y a plus de postes vacants que de travailleurs. Cela signifie que je peux toujours chercher un nouvel emploi si je n’aime plus celui que j’ai. Et les jeunes le savent”, explique Simon Schnetzer à Die Zeit.

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