Rachida Dati prend la défense d’Aya Nakamura, ciblée par l’extrême droite

POLITIQUE - « Inacceptable ». La ministre de la Culture Rachida Dati a mis en garde, ce mardi 12 mars, contre les « prétextes pour s’attaquer à quelqu’un par pur racisme » alors qu’Aya Nakamura, qui pourrait chanter aux Jeux Olympiques, est stigmatisée par l’extrême droite.

« Attention aux prétextes pour s’attaquer à quelqu’un par pur racisme », a lancé Rachida Dati lors d’une audition au Sénat, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. « S’attaquer à une artiste pour ce qu’elle est, est inacceptable, c’est un délit », a poursuivi la ministre de la Culture.

Aya Nakamura, star franco-malienne, est stigmatisée par l’extrême droite française, hérissée à l’idée qu’elle puisse chanter en ouverture des Jeux olympiques. Cette hypothèse n’a rien d’officiel pour l’heure et a uniquement été relayée par l’hebdomadaire L’Express qui se fait l’écho d’une rencontre entre la chanteuse et Emmanuel Macron fin février.

Banderole raciste et Reconquête ! vent debout

Un pic a été atteint ce week-end. Des huées ont surgi à l’évocation de l’artiste dimanche, lors d’un premier grand meeting de campagne des élections européennes de Reconquête !, parti d’extrême droite d’Eric Zemmour. Marion Maréchal, tête de liste pour les élections européennes de ce parti, en a remis une couche mardi sur BFM : « on aime ou on n’aime pas, elle ne chante pas en français ». Les anti-Aya Nakamura ne supportent pas les libertés que l’artiste prend avec la langue française, comme dans « Djadja », mêlant vocabulaire et images venues des quatre coins du monde (« J’suis pas ta catin, Djadja, genre, en catchana baby, tu dead ça »).

En outre, un groupuscule de l’ultradroite, Les Natifs, a posté samedi sur ses réseaux une photo d’une banderole raciste tendue par une dizaine de ses membres sur les bords de Seine. « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ! », peut-on y lire. « Y’a pas moyen » renvoie à son hit « Djadja », aux plus de 950 millions de vues sur YouTube.

La mégastar a en revanche depuis récolté de nombreux soutiens, dont celui du metteur en scène Thomas Jolly, chargé de la cérémonie d’ouverture des JO, qui s’est dit sur ses réseaux « profondément choqué par le racisme dont est victime Aya Nakamura ». Sans confirmer la participation de la chanteuse, il promet que « les cérémonies s’élèveront contre toute forme de discrimination. La France, à travers une mosaïque de talents, célébrera la beauté et la richesse de sa diversité. » Aya Nakamura a de son côté remercié sa communauté mardi sur le réseau X « pour le soutien » reçu.

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