La révolution hydrogène va-t-elle faire pschitt ?

Laurent Catoire, de l’École nationale supérieure de techniques avancées. - Credit:© Ecole polytechnique
Laurent Catoire, de l’École nationale supérieure de techniques avancées. - Credit:© Ecole polytechnique

La révolution hydrogène va-t-elle faire pschitt ? C'est la question à laquelle Laurent Catoire, directeur de l'unité chimie et procédés à l'École nationale supérieure de techniques avancées (Ensta), répondra au Paris-Saclay Summit, un événement organisé par Le Point les 29 février et 1 er mars. Éclaircissements.

Le Point : Quels événements ont contribué à lancer et à entretenir la mode de l'hydrogène ?

Laurent Catoire : Il ne s'agit pas vraiment d'une mode, les scientifiques et ingénieurs travaillent le sujet depuis longtemps. Cette impression est due au fait que ce sujet a une visibilité médiatique récente en raison du lancement de la stratégie nationale hydrogène par le gouvernement français en 2021. Ce regain est bien entendu lié à l'effet de serre additionnel, dû aux émissions de CO2, qui entraîne des modifications du climat. L'hydrogène vert, décarboné ou bas carbone, est susceptible d'être une solution.

Cette molécule est souvent présentée comme le Graal, la solution miracle : qu'en est-il vraiment ?

L'hydrogène peut être la solution « miracle » si l'on arrive à produire l'hydrogène vert en quantités suffisantes pour remplacer, au moins partiellement, le gaz naturel, qui est une énergie fossile. On peut produire de l'hydrogène vert ou bas carbone par électrolyse basse température de l'eau ou par électrolyse haute température de l'eau. La première technologie est plus mature, mais la seconde est a priori prometteuse, et de nombreux pays s'y intéressent, c [...] Lire la suite