La Réunion: l'expérimentation du port de l'uniforme a débuté dans un collège de Saint-Benoît

Une expérimentation avant l'heure. Le 16 janvier dernier, Emmanuel Macron avait annoncé le port d'une tenue unique à l'école, en guise d'essai dans des établissements scolaire volontaires - dont BFMTV a dévoilé la liste - dès la rentrée 2024. Une mesure possiblement généralisée d'ici à 2026 en cas de résultats concluants.

Le collège Amiral Bouvet de Saint-Benoît, à La Réunion, qui fait partie des trois établissements de l'île ayant acté leur participation à l'expérimentation, n'a quant à lui pas attendu la rentrée d'août 2024 pour se lancer. Dès ce lundi 22 janvier, les tenues ont été distribuées aux élèves afin d'être portées ce mardi.

Au menu, des tee-shirts bleus, un polo et un gilet, identiques pour les filles et les garçons.

Les tenues ont été financées à 50% par l’État et à 50% par le département de La Réunion, souligne Réunion La Première. 16.000 euros ont été déboursés.

De son côté, le gouvernement a également proposé aux collectivités une tenue type, dévoilée par Le Figaro il y a quelques jours, composée d'un polo blanc ou gris, d'un pull bleu marine et d'un pantalon gris, et d'une blouse pour les élèves de maternelle.

"Lutter contre le harcèlement scolaire"

Comme le président de la République l'affirmait, cette tenue a pour objectif "d'effacer les inégalités" entre les enfants et de créer "les conditions du respect". Ce à quoi s'accorde le recteur de l'académie de La Réunion, Pierre-François Mourier, qui se dit "persuadé qu'il y aura une véritable influence sur le climat scolaire", rapporte la chaîne de télévision Antenne Réunion.

"Au delà de l’aspect financier, c’est surtout pour lutter contre le harcèlement scolaire entre les élèves", a quant à lui souligné le président du département, Cyrille Melchior.

Un élève du collège Amiral Bouvet a affirmé à Réunion La Première que "des élèves sont harcelés car ils n’ont pas de linge de marque". Quand un autre déplore que "ça casse le style" et dit "ne pas aimer".

Bémol toutefois relevé par ces élèves: ces vêtements sont trop chauds pour le climat qui est le leur.

Des parents d'élèves relèvent "l'absence de distinction de classe sociale et de richesse" et une tenue qui permet "à tous d'être logés à la même enseigne".

Le président de la Fédération des conseils de parents d'élèves de La Réunion, Daniel Amouny, relativise quant à lui les bénéfices de l'uniforme sur le harcèlement scolaire.

"Nous ne pensons pas que cela va permettre de lutter efficacement contre le harcèlement scolaire, car souvent les enfants le subissent sur leur physique, leur couleur de peau ou encore leur handicap, mais rarement sur les tenues vestimentaires", précise-t-il à Réunion La Première.

Article original publié sur BFMTV.com