Réserves sauvages : des associations se mobilisent afin que la nature reprenne ses droits

"Devenir propriétaire est le moyen le plus puissant pour protéger la nature", affirme Richard Holding, chargé de communication à l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), dans la Drôme. L’organisation, membre du réseau Rewilding Europe, estime que la réglementation ne va pas assez loin (les mesures de protection n’excluant souvent pas les activités humaines : chasse, agriculture, etc.), alors elle achète et gère elle-même des espaces naturels.

En 2019, la récolte de 2,35 millions d’euros de fonds privés lui a permis d’acquérir 490 hectares près de Léoncel, dans le Vercors. C’est sa plus grande Réserve de Vie Sauvage, son propre label prônant la "libre évolution" : "Nous laissons faire la nature et intervenons le moins possible. Nos actions se limitent à l’installation d’une signalétique et au respect de la loi, comme abattre un arbre risquant de tomber sur la route", précise Richard Holding. Une charte liste les activités interdites : exploitation forestière, agriculture, chasse, pêche, feu… Non sans frictions. Certains habitants se sont sentis privés de ces terres, car avant l’arrivée de l’Aspas, un agriculteur y fauchait des prairies pour nourrir ses bêtes, des chasseurs traquaient le gibier… Les plus mécontents ont manifesté et dégradé des panneaux, si bien que l’association a fait appel à des bénévoles et à des gardes assermentés pour faire respecter les restrictions. Mais cela n’a pas découragé l’Aspas : elle gère des réserves dans la Drôme, les Côtes-d’Armor (...)

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