De plus en plus de réfugiés ukrainiens au Japon souhaitent rester : “Je veux lancer un nouveau chapitre de notre vie”

À l’approche du deuxième anniversaire du début de la guerre en Ukraine, environ 2 100 réfugiés ukrainiens vivent désormais au Japon, selon un chiffre établi le 14 février. Signe de l’effet d’usure face à la guerre qui bat toujours son plein, de plus en plus de personnes souhaitent, en dépit des différences culturelles et de la barrière linguistique, rester au Japon pour une durée indéterminée, rapporte le quotidien japonais Asahi Shimbun.

Depuis la fin de l’année 2022, l’organisation caritative Nihon Zaidan, qui soutient financièrement les Ukrainiens séjournant dans l’archipel, mène un sondage sur leur vie au Japon à intervalle régulier. Selon Asahi Shimbun, qui a repris les résultats de cette étude, le taux de personnes souhaitant rester au Japon “aussi longtemps que possible” a atteint 39 % lors du dernier sondage réalisé en novembre et décembre 2023. En nette augmentation par rapport à l’année dernière, où ce chiffre n’atteignait que 24,7 %. La part des personnes qui attendent que “la situation en Ukraine se calme” avant leur retour en Ukraine a tendance à baisser, s’établissant à un peu plus à 30 % dans le dernier sondage.

“Mes filles se sont habituées au Japon, et ne veulent plus retourner en Ukraine. […] J’ai décidé de lancer le nouveau chapitre de notre vie ici”, raconte une Ukrainienne citée par le journal.

Nécessité de renforcer le réseau de soutien

Néanmoins, le chemin qui mène à l’installation permanente est semé d’embûches. Selon le sondage, la moitié des Ukrainiens n’ont pas de travail, et 70 % d’entre eux ne parlent pas la langue ou très peu.

Kateryna Hanamura, psychologue clinicienne et professeure à l’Université des sciences infirmières et de la santé du Kansai originaire d’Ukraine, citée dans un autre article du journal, constate de son côté que ses compatriotes au Japon “acceptent petit à petit la réalité où ils ne peuvent pas retourner dans le pays”. “Ils sont désormais besoin de faire face à leur avenir, en affrontant des questions comme le travail ou l’éducation”, raconte-t-elle. En évoquant l’isolement dans lequel tombent souvent les réfugiés ukrainiens, elle souligne la nécessité de renforcer le réseau de soutien : “Il va falloir faire en sorte qu’ils puissent avoir accès à l’aide dans divers endroits, comme le travail et l’école.”

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