Réforme des retraites : la charge de Rachel Keke contre les députés qui « ne connaissent pas la pénibilité »

POLITIQUE - « Vous ne comprenez pas ». La députée LFI Rachel Keke a lancé ce lundi 6 février, une puissante diatribe contre les députés favorables à la réforme des retraites, lors du premier jour de l’examen du texteà l’Assemblée. La députée du Val-de-Marne, femme de ménage et porte-parole de la lutte de l’Ibis Batignolles, reproche aux élus favorables au report de l’âge de départ de ne pas « comprendre la dure vie des gens » puisqu’eux-mêmes n’ont jamais exercé de métier pénible, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

« J’aimerais partager avec vous des témoignages de travailleuses en souffrance en espérant que vous les entendrez comme moi je les entends » a-t-elle commencé lors de l’explication de vote sur la motion de rejet préalable qui a finalement été rejetée. Elle cite l’exemple de Sylvie, femme de ménage de 57 ans qui lui dit ne pas savoir si elle tiendra jusqu’à 60 ans, de Valérie, une caissière de 55 ans dont le corps est fatigué et de Nadia, une aide-soignante qui se demande : « Je dois aider les gens, mais avec deux années de plus, qui va m’aider ? »

« Je suis plein d’orgueil »

Un préambule qu’elle utilise pour attaquer les élus qui défendent la réforme du gouvernement avec l’aide d’une anaphore. « Vous ne comprenez pas la dure vie des gens, vous ne comprenez pas à quel point il y a des métiers difficiles, vous ne comprenez pas ceux qui disent avoir mal au dos au réveil, vous ne comprenez pas ceux qui prennent des médicaments
Pour pouvoir tenir au travail »
, martèle-t-elle avant de conclure : « Vous ne comprenez pas parce que vous ne le vivez pas. »

Sous les applaudissements de la gauche de l’hémicycle, Rachel Keke a ensuite interrogé les élus : « Qui d’entre vous a déjà fait un métier pénible ? » Une question rhétorique qui rappelle sa prise de parole lors des débats sur le pouvoir d’achat.

Son intervention a notamment été saluée par le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon. « Je suis très enthousiaste de ce que j’ai vu des interventions de mes camarades hier... celle de Mathilde Panot, celle de Ruffin, celle de Rachel Keke, je les trouve magnifique », a-t-il énuméré ce 7 janvier alors qu’il était présent à un piquet de grève à la gare de Lyon, à Paris. « Je suis plein d’orgueil en les voyant travailler, j’ai bien bossé aussi si j’ai travaillé ça » a précisé Jean-Luc Mélenchon qui affirme que s’il « aime bien les batailles parlementaires », ce n’est plus son rôle aujourd’hui.

La députée insoumise a conclu sur les mobilisations du 7 et 11 février en garantissant : « nous serons la rue avec le poing levé. » Ces manifestations représentent un enjeu important pour les syndicats qui souhaitent mettre la pression sur l’exécutif, après deux journées réussies.

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