Réforme des retraites : après le verdict du Conseil constitutionnel, des rassemblements partout en France

Des manifestants allument des fusées éclairantes lors d’une manifestation à Paris après que la Cour constitutionnelle française a approuvé les éléments clés de la réforme controversée des retraites ce vendredi 14 avril.
Des manifestants allument des fusées éclairantes lors d’une manifestation à Paris après que la Cour constitutionnelle française a approuvé les éléments clés de la réforme controversée des retraites ce vendredi 14 avril.

RÉFORME DES RETRAITES - Ce sont des huées et des mines déconfites et en colère qui ont accueilli ce vendredi 14 avril la décision du Conseil constitutionnel, qui a validé l’essentiel de la réforme des retraites, lors de rassemblements observés dans toute la France.

À Lille, Rennes ou comme sur la place de l’Hôtel de Ville à Paris, la décision du Conseil constitutionnel, tombée peu avant 18 heures, y a été accueillie par les huées des manifestants. Quelque 4 000 personnes y étaient rassemblées en début de soirée à l’appel de plusieurs syndicats, dont la CGT et FO, selon une source policière. Plusieurs centaines de jeunes s’y étaient rendues un peu plus tôt, après avoir manifesté dans l’après-midi au départ de la gare Saint-Lazare.

Plusieurs centaines de personnes sont ensuite parties en cortèges sauvages émaillés d’incidents dans les rues du centre de Paris.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez a déclaré sur BFMTV qu’il avait demandé l’intervention des forces de police pour disperser un mouvement « non autorisé » dans les rues de la capitale, évoquant « de nombreuses violences » et des « dégradations » dans ces « cortèges sauvages » entre 18 heures et 19 heures « Quelques dizaines » de personnes ont déjà été interpellées selon le préfet.

Laurent Nuñez a également listé « plus d’une trentaine de mises à feu de poubelles avec des risques forts de propagation » et a précisé que « quelques groupes épars » se trouvent encore dans les rues de Paris.

Commissariat incendié à Rennes

Dans le Nord, quelques centaines de manifestants avec à leur tête des jeunes antifas, se sont rassemblées près de la préfecture de Lille, sous haute surveillance policière, peu après l’annonce de la décision du Conseil constitutionnel. « C’est validé, ce soir ça va péter », a réagi un jeune protestataire, sans vouloir décliner son nom. Les manifestants ont ensuite défilé dans le centre-ville aux cris de « police partout, justice nulle part », et « la retraite a 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ».

À Rennes, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en centre-ville. « C’est une déclaration de guerre », a réagi Fabrice Le Restif, secrétaire de l’Union départementale FO d’Ille-et-Vilaine. « On nous a craché à la gueule, on ne va pas se laisser faire », a-t-il ajouté.

En début de soirée, la porte d’un poste de police de Rennes a été incendiée par des manifestants rennais. Le canon a eau d’un camion de CRS a d’ailleurs été utilisé pour contenir les flammes et éteindre les flammes. Le poste de police était vide au moment des faits, selon des sources à l’AFP.

Sur les réseaux sociaux, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a très rapidement condamné l’incendie sur le commissariat. Il s’est également ému d’un incendie déclenché peu de temps après sur le Couvent des Jacobins. Le ministre a ciblé « des casseurs déterminés à en découdre » qui « seront poursuivis ».

La gare de Marseille à l’arrêt

Même colère à Caen, où quelque 600 personnes se sont rassemblées devant la préfecture. « On continue la mobilisation avec encore plus de détermination et on appelle la jeunesse, les retraités, les travailleurs à durcir le mouvement dans les prochains jours et à généraliser la grève dès le 1er mai », a déclaré à l’AFP Allan Bertu, responsable départemental CGT.

À Marseille, environ 200 personnes se sont rassemblées devant la préfecture, dont beaucoup arboraient des drapeaux syndicaux. « Là je pense que tout le monde est un peu révolté, désabusé, dégoûté parce que là on s’assoit sur la démocratie en fait », a réagi Marion, 35 ans. Le trafic ferroviaire a par ailleurs été suspendu à la gare Saint Charles après 20 heures en raison de la présence de manifestants sur les voies.

Du côté de Toulouse où 2 300 personnes s’étaient rassemblées dans l’après-midi pour une manifestation, selon la préfecture, quelques centaines de personnes se sont réunies place du Capitole aux environs de l’heure du verdict des Sages.

Un rassemblement statique autorisé a réuni 600 à 700 personnes dans le centre-ville de Strasbourg. La décision du Conseil constitutionnel a d’abord été accueillie dans un silence manifestement résigné, avant des prises de parole durant lesquelles les participants ont scandé à plusieurs reprises « et nous aussi, on va passer en force ».

À Grenoble, quelque 200 personnes étaient en manifestation sauvage dans les rues en début de soirée, la police les repoussant à plusieurs reprises.

À Lyon, 300 à 400 personnes, selon la préfecture, étaient en mouvement dans le centre-ville en début de soirée, éparpillées -comme à Paris- par petits groupes dans les petites rues mais repoussées par des tirs de lacrymogène, a constaté un journaliste de l’AFP.

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