Réforme des retraites : Éric Ciotti et les LR crient victoire, le reste de l’opposition vent debout

Réforme des retraites : Dans l’opposition, seul un parti crie victoire
BERTRAND GUAY / AFP Réforme des retraites : Dans l’opposition, seul un parti crie victoire

La droite se félicite d’avoir été « entendue », la gauche dénonce un projet « Borne - Ciotti », après les annonces de la Première ministre.

POLITIQUE - Champagne, rue de Vaugirard. La droite est seule, avec la majorité, à se réjouir des annonces d’Élisabeth Borne sur la refonte du système des retraites ce mardi 10 janvier. Le chef des députés Les Républicains, Olivier Marleix, n’a pas attendu la fin de la conférence de presse pour se fendre d’un communiqué positif, dans lequel il constate avoir été « entendu. »

Il faut dire que les élus de ce parti peuvent se féliciter : La Première ministre est en train d’accéder à leurs différentes demandes, entre l’augmentation des pensions de tous les retraités, le report de l’âge légal de départ en deux temps, la clause du « grand-père », ou la prise en compte des carrières longues, pour s’assurer leur soutien dans l’hémicycle. Et ainsi mener à bien ce projet phare d’Emmanuel Macron.

Dans le sillage d’Olivier Marleix, plusieurs sont les parlementaires LR à se féliciter de la tournure des choses, gourmands de se retrouver au centre du jeu. « On a été entendus pour que la réforme soit moins brutale », s’est réjoui leur chef, Éric Ciotti, dans l’émission « C à vous », sur France 5. Ailleurs, dans l’opposition, les réactions ne sont pas (du tout) les mêmes.

« Une déclaration de guerre sociale »

De l’extrême droite aux communistes, en passant par les socialistes, les insoumis et les écolos, tous écrivent leur indignation ce mardi soir sur les réseaux sociaux. Sans surprise, les réactions les plus virulentes émanent des troupes LFI. Jean-Luc Mélenchon, depuis la Guyane, où il est en déplacement, a rapidement fustigé une « grave régression », quand la présidente de leurs députés, Mathilde Panot, évoque une « déclaration de guerre sociale ».

Du côté des écolos, la nouvelle cheffe Marine Tondelier s’indigne d’une « réforme brutale et injuste. » Ils « tentent de nous faire passer pour une concession le fait de ne pas demander aux personnes inaptes et invalides de travailler deux ans de plus », écrit-elle, là aussi sur les réseaux sociaux, en ajoutant : « Je crois qu’ils se moquent de nous, non ? »

Toujours dans le même esprit, Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste qualifie le texte d’Élisabeth Borne de « réforme de combat contre le monde du travail. » Comme ses collègues de la Nupes, le député du Nord appelle à une vaste mobilisation dans la rue, à l’heure où les syndicats, unanimes, annoncent le coup d’envoi de leur fronde « puissante, dans la durée » au 19 janvier.

Dans ce contexte, il faut également compter sur les socialistes pour garnir la contestation. Les roses sont effectivement très critiques à l’égard des grandes lignes dévoilées par la locataire de Matignon, avec un élément de riposte tout trouvé : ce texte est aussi celui de la droite. « Le Gouvernement a présenté sa réforme des retraites : la réforme Ciotti », ironise ainsi Boris Vallaud, le chef des députés PS, en critiquant un projet « injuste et brutal. » « Mobilisons-nous aux côtés du front syndical uni contre le projet Borne - Ciotti ! », ajoute Olivier Faure.

Dans ce concert de critiques, une voix diverge quelque peu : celle du Rassemblement national de Marine Le Pen. La présidente du groupe d’extrême droite à l’Assemblée fustige, elle aussi, sur Twitter, une « réforme injuste » et un chef de l’État qui « n’offre aucune perspective de vie apaisée et digne à nos compatriotes. »

Mais son parti affiche une différence majeure avec la gauche. Il ne compte pas descendre dans la rue, à en croire Jordan Bardella, lequel a plutôt dénoncé, lors de ses vœux à la presse, des « blocages » qui « pénalisent bien souvent les Français qui bossent. »

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