La réclusion criminelle à perpétuité requise contre Monique Olivier

La réclusion criminelle à perpétuité a été requise ce lundi contre Monique Olivier, l'ex-épouse du violeur et tueur en série Michel Fourniret, avec une peine de sûreté de 22 ans.

Après trois semaines de débats, l'heure est aux réquisitions dans le procès de Monique Olivier. Les avocats généraux ont ainsi requis ce lundi 18 décembre la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans contre l'accusée de 75 ans.

L'ancienne épouse du violeur et tueur en série Michel Fourniret est jugée devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine pour complicité dans les enlèvements et meurtres de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin.

Lors de leurs plaidoiries vendredi, les avocats des parties civiles ont demandé qu'elle soit déclarée coupable et qu'une peine lourde soit prononcée. "Sa gravité, sa lourdeur dira qu'on ne peut pas enlever, pas tuer des enfants comme ça", a plaidé Didier Seban. "Je veux que ces crimes vous hantent dans vos nuits en maison d'arrêt", a-t-il lancé à l'accusée.

Pendant trois semaines, parties civiles, témoins, enquêteurs et experts ont défilé à la barre, délivrant des témoignages souvent bouleversants. L'audience a par ailleurs été émaillée de moments de tension, notamment quand le président Didier Safar a malmené certains témoins ou refusé de faire réagir l'accusée à chaud lors d'instants souvent cruciaux, ce qui lui a été vivement reproché par les avocats des parties civiles.

Ainsi quand ont été projetées les quelques rares photos de Marie-Angèle Domèce, enfant de la DDASS disparue le 8 juillet 1988 et dont le corps n'a jamais été retrouvé: les jurés ne sauront pas ce que Monique Olivier a pu ressentir.

"Je ne sais pas", "je ne me souviens plus"

Le père d'Estelle Mouzin, Eric Mouzin, a lui regretté que "la manière d'interroger Monique Olivier" ait parfois été "contre-productive", tout en reconnaissant que, même si la méthode avait été différente, cela ne signifie pas "qu'on aurait eu les réponses".

Ces "trois semaines où il nous a fallu attendre patiemment le moment où peut-être elle allait parler" ont été "longues, laborieuses, pénibles à supporter, pour un résultat imparfait", a-t-il déploré en regrettant que l'accusée n'ait pas livré plus d'informations sur le calvaire de sa fille.

Répétant inlassablement "je ne sais pas" ou "je ne me souviens plus" quand elle était interrogée sur les faits, Monique Olivier a cependant été plus prolixe quand il s'est agi de revenir sur son parcours de vie. La plupart du temps inexpressive, répondant d'une voix faible ou en bafouillant, elle s'est parfois métamorphosée devant certains témoins.

Notamment face à son fils Selim, entendu en visioconférence depuis le tribunal de Nice grimé d'une perruque et d'une fausse moustache: elle est sortie de ses gonds quand il lui a demandé de parler, de se libérer "d'un poids". Debout, d'une voix forte et affirmée, elle lui a violemment répondu qu'il n'avait pas à lui "faire la morale". "Enlève ce déguisement, tu ressembles à ton père !", l'avait alors provoqué celle que des experts ont pourtant décrite comme "passive", "soumise" et sans empathie.

En 2008, la cour d'assises des Ardennes l'avait déjà condamnée à la perpétuité pour complicité dans quatre enlèvements et meurtres de son mari. Puis elle avait écopé de vingt ans de réclusion à Versailles dix ans plus tard, toujours pour complicité, dans un meurtre crapuleux cette fois. Le verdict est attendu ce mardi.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Procès : les regrets de Monique Olivier