Rébellion de Wagner : Moscou se barricade, le Kremlin assure que Vladimir Poutine reste présent

Alors que le chef de Wagner dit avoir pris le contrôle de la ville de Rostov et pourrait menacer la capitale de la Russie, Moscou assure que Vladimir Poutine est toujours au Kremlin.

Face aux rumeurs qui affirment que le président russe a quitté Moscou à cause de la mutinerie menée par le groupe paramilitaire Wagner contre l’état-major russe, Vladimir Poutine est au Kremlin et y travaille, affirme son porte-parole Dmitri Peskov.

Le chef du groupe Wagner, Evguéni Prigojine a annoncé plus tôt ce samedi avoir pris la ville de Rostov avec plusieurs de ses hommes, et assure contrôler plusieurs sites militaires d'importance.

Convoi vers Moscou, qui se barricade

Arrière-base de Moscou dans la guerre qu’elle mène contre l’Ukraine, Rostov en centralise le commandement. Des combats ont aussi eu lieu à Voronej, à 465 kilomètres de Moscou. 170 véhicules ont été aperçus en direction de la capitale.

En prévision, Moscou se barricade. "Le dispositif antiterroriste a été déployé sur la capitale : tous les rassemblements publics sont interdits (...) ; la sécurité autour des bâtiments importants comme le Parlement russe ou le Kremlin a été renforcée, avec notamment le déploiement de blindés, et les grands axes qui permettent de sortir ou de rentrer de Moscou ont été obstrués par des poids lourds dans le but de procéder à des barrages filtrants et en particulier cette autoroute M4 qui relie Moscou à Rostov", détaille Jean-Didier Revoin, correspondant de BFMTV sur place.

Poutine déstabilisé

Prigojine a lancé ce samedi une rébellion armée en Russie contre le commandement militaire et se dit "prêt à mourir" pour libérer le peuple russe. De son côté, Vladimir Poutine dénonce une "trahison" et "un coup de poignard dans le dos".

Au bout de 16 mois de combats en Ukraine qui ont affaibli son régime, Vladimir Poutine a affirmé ce samedi matin dans son allocution craindre "une guerre civile".

Le Kremlin dit avoir le soutien de président turque Recep Tayyip Erdogan, et le président tchétchène Ramzan Kadyrov, allié de Vladimir Poutine, annonce envoyer ses troupes dans les "zones de tension" en Russie en soutien à Moscou.

Mais la guerre civile n’est pas la seule des options. "Ce qui est en jeu derrière la lutte entre Wagner et le ministère de la Défense russe, c’est le contrôle de Wagner", résume le général Olivier Kempf, consultant Défense de BFMTV. Or, "il peut y avoir une sortie par la violence, un déchaînement de violence, ou une sortie négociée", estime-t-il, à travers une "transaction entre gens qui sont tous finalement assez corrompus et prêts à trouver des accords mafieux".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Evguéni Prigojine, impétueux et imprévisible patron du groupe Wagner