Le réalisateur Nils Tavernier visé par deux plaintes pour viols en 1992 et 2012 selon « Le Nouvel Obs »

Laura Lardeux et Jennifer Covillault Miramont accusent le cinéaste Nils Tavernier de viols. L’une d’elles n’était âgée que de 13 ans.

Le réalisateur Nils Tavernier, fils du cinéaste Bertrand Tavernier, est visé par deux plaintes pour viol, révèle Le Nouvel Obs ce vendredi 5 avril. Les deux plaignantes ont témoigné à visage découvert auprès de l’hebdomadaire. Elles ont travaillé avec le réalisateur, la première au début des années 1990 et la seconde vingt ans plus tard, en 2012.

Jennifer Covillault Miramont, aujourd’hui âgée de 45 ans, dit avoir rencontré Nils Tavernier lorsqu’elle avait 12 ans en 1991 sur le tournage du téléfilm Sabine j’imagine. Âgé de 27 ans et lui aussi acteur, l’homme montre beaucoup d’attentions à son égard. « Il disait qu’il était amoureux de moi, ça ne choquait personne », se rappelle-t-elle, avant d’évoquer un baiser forcé. C’est l’année suivante, après des mois à échanger par téléphone avec elle et sa mère, qu’il l’invite chez lui pour « discuter d’un scénario ».

La mère de Jennifer, qui voyait en lui un « grand frère », ne se méfie pas et laisse sa fille y aller seule. Emmenée par Nils Tavernier dans sa chambre, Jennifer évoque aujourd’hui des violences sexuelles, dont une pénétration digitale. « J’ai dit “non”, à deux reprises. Il a insisté :Tu peux pas me laisser comme ça”, m’a pris la main pour le masturber », se souvient-elle.

Nils Tavernier assure n’avoir « rien à (se) reprocher »

Le réalisateur de L’Incroyable Histoire du facteur Cheval est également accusé par Laura Lardeux. Les faits se seraient déroulés en 2012, alors qu’elle avait 19 ans, sur le tournage du film De toutes nos forces, qu’il dirigeait alors. Elle témoigne d’abord d’une volonté du cinéaste de l’isoler sur le tournage en demandant aux équipes de ne pas lui adresser la parole. Puis vient l’agression dans la chambre d’un hôtel où la production est logée. « J’ai dit “non” plusieurs fois. J’ai fini par laisser faire, j’ai fermé les yeux. Après la pénétration, il m’a dit de partir pour ne pas qu’on nous voie », relate-t-elle.

Contacté par Le Nouvel Obs, Nils Tavernier dit être « abasourdi » par ces accusations et assure n’avoir « rien à (se) reprocher ». « Vous évoquez deux plaintes pour viol, c’est inouï », a-t-il déclaré à l’hebdomadaire, précisant qu’il refusait de répondre à ses questions puisqu’il n’a pas encore été contacté par la justice.

Les deux plaignantes confient leurs souffrances depuis ces agressions et expliquent s’être tues « par honte ». Aujourd’hui, elles affirment avoir été motivées par le mouvement #MeToo et surtout récemment par Judith Godrèche qui a dénoncé les agissements de Benoît Jacquot et Jacques Doillon.

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