Le réalisateur iranien Jafar Panahi autorisé à voyager hors d'Iran pour la première fois en 14 ans

Retour à la liberté pour Jafar Panahi. Après 14 ans sans pouvoir quitter l'Iran, où il a été emprisonné puis libéré en février dernier, le cinéaste iranien a vu son interdiction de voyager hors du pays levée par le gouvernement.

Sur Instagram, son épouse, Tahereh Saeedi, s'est réjouie de cette annonce: "l'interdiction de Jafar a été annulée et enfin nous allons voyager ensemble pour quelques jours...", écrit-elle dans un post accompagné d'une photo d'elle et son mari sortant d'un aéroport.

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A post shared by Viktorija Burakauskas (@toribur) on Jan 21, 2020 at 8:43am PST

Six ans de prison et interdiction de réaliser des films

Après avoir assisté aux funérailles d'un étudiant abattu lors d'une manifestation en Iran en 2009, le gouvernement du pays a assigné à Jafar Panahi une interdiction de voyager à l'étranger.

Un an plus tard, le cinéaste récompensé à la Mostra de Venise (Le Cercle, 2000), à Berlin (Taxi Téhéran, 2015) ou encore au Festival de Cannes (Trois Visages, 2018), a également été reconnu coupable par le régime iranien de produire avec ces films de la "propagande" contre la République islamique, ce qui lui a valu une condamnation à six ans de prison ainsi qu'une interdiction de réaliser, d'écrire des films, de voyager ou même de s'exprimer dans les médias pendant 20 ans.

En prison, le cinéaste a toutefois continué à réaliser des films en secret, faisant circuler clandestinement ses œuvres pour qu'elles soient présentées dans des festivals de cinéma à l'international. Son dernier film en date, Aucun ours, a ainsi été projeté lors de la Mostra de Venise en 2022 et récompensé par le Prix spécial du jury.

De nombreuses personnalitées arrêtées

En juillet dernier, Jafar Panahi a également été arrêté au tribunal de Téhéran où il s'était rendu pour suivre l'audience d'un autre réalisateur également primé, Mohammad Rasoulof, arrêté quelques jours plus tôt puis libéré le 7 janvier.

Après avoir entamé une grève de la faim pour protester contre les conditions de sa détention, le réalisateur iranien a finalement été libéré sous caution en février 2023, après sept mois passés dans la prison d'Evin à Téhéran.

Les personnalités du monde du cinéma figurent parmi les milliers de personnes arrêtées en Iran dans le cadre de la répression des manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne arrêtée pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes.
L'actrice Taraneh Alidoosti, qui a diffusé des images d'elle ne portant pas de voile islamique, faisait partie des détenues avant d'être libérée au début du mois de janvier après presque trois semaines de détention.

Article original publié sur BFMTV.com