Qui est Aurélien Rousseau, ministre démissionnaire après l’adoption de la loi immigration ?

Aurélien Rousseau préfère quitter le navire plutôt que de défendre la loi immigration. Le ministre de la Santé a ainsi remis sa démission suite au vote de la loi controversée mardi soir tard. À l'instar d'Aurélien Rousseau, l’aile gauche de la macronie désapprouve le texte, voté notamment par le Rassemblement national (RN), et qui introduit la préférence nationale pour l’accès aux allocations familiales et la remise en cause de l’automaticité du droit du sol.

Une couleuvre trop grosse à avaler pour cet ancien communiste qui avait annoncé ses intentions dès mardi matin au secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler. “Aucun doute sur ma décision. Si le texte est voté, je pars, a-t-il expliqué au Monde dans la soirée. Cela touche aux murs porteurs. Je ne donne de leçons de gauche ou de morale à personne. Je constate cliniquement que ce n’est pas possible pour moi d’expliquer ce texte”.

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Déjà en juin dernier, Le Monde révélait qu'Aurélien Rousseau s'apprêtait à quitter ses fonctions auprès d'Élisabeth Borne. En cause, un désaccord autour de négociations avec LR à propos du projet de loi Darmanin sur l'immigration.

Un ancien militant communiste qui a rejoint la macronie

Aurélien Rousseau a été nommé ministre de la Santé et de la Prévention le 20 juillet 2023, à la suite de François Braun. Le nouveau locataire de l’avenue de Ségur, ancien directeur de cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne, avait alors promis des “transformations en profondeur du système de santé”. Système dont il connaît les rouages pour avoir également été directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France lors de la pandémie de Covid-19. Emmanuel Macron l’avait nommé à ce poste en 2018.

Libération, qui a dressé son portrait en février 2021, s’est étonné que ce “bureaucrate en chef” soit décrit par nombre de personnes interrogées comme un personnage “éminemment sympathique” et “particulièrement compétent”. Le capital sympathie de ce haut fonctionnaire aujourd’hui âgé de 47 ans tient peut-être de son histoire personnelle.

Un homme marqué par le syndrome de Guillain-Barré

Né à Alès, dans le Gard, ville communiste, Aurélien Rousseau est le petit-fils d’une élue locale et le fils d’une professeure de philosophie et d’un ingénieur. Lui-même a milité au Parti communiste français (PCF) à ses débuts, avant de suivre Pierre Mansat en 2001 à la mairie de Paris. Bertrand Delanoë (Parti socialiste) en était alors le maire. C’est à cette période qu’il a découvert souffrir du syndrome de Guillain-Barré, une affection rare dans laquelle le système immunitaire du patient attaque les nerfs périphériques. Il a mis 10 mois à s’en remettre.

Cette épreuve marquante ne l’a pas empêché de réussir l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) par la suite. Revenu à la mairie de Paris dirigée par Anne Hidalgo, il a quitté ce poste en 2016 pour rejoindre le cabinet du Premier ministre Manuel Valls, où il était notamment en fonction lors de l'adoption de la loi Travail. Il a aussi été directeur adjoint du cabinet de Bernard Cazeneuve.

Côté vie personnelle, Aurélien Rousseau est marié à Marguerite Cazeneuve, ancienne conseillère passée par l'Élysée et Matignon, directrice déléguée de l'Assurance maladie depuis 2021 et qui n’a pas de lien de parenté avec l'ancien Premier ministre. Son beau-père, Jean-René Cazeneuve, est quant à lui député Renaissance depuis 2017 (dans la circonscription du Gers). Il a voté "pour" la loi immigration qui a provoqué la démission de son beau-fils. Les repas de fin d’année risquent d’être animés dans la famille cette année.

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