Loi immigration : quand Emmanuel Macron dénonçait la déchéance de nationalité
En 2017, Emmanuel Macron, alors aux portes de la présidentielle, parlait "d'une solution inefficace" et d'une "faute politique".
Fumée blanche à l'Assemblée. Après une journée d'intenses négociations, un accord a été trouvé par la Commission mixte paritaire concernant le texte de loi immigration, qui a été voté par le Sénat et l'Assemblée dans la foulée. Un texte largement durci marqué très à droite, qui inquiète la gauche.
Parmi les points très droitiers du texte, on trouve, entre autres, la restriction des conditions d'accès aux APL ou encore la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour homicide volontaire contre toute personne dépositaire de l'autorité publique. La déchéance de nationalité, un thème déjà largement débattu et critiqué dès 2015, sous la présidence de François Hollande, après les attentats qui ont frappé la France.
Macron, ancien opposant à la déchéance de nationalité
L'opposition n'a pas tardé à critiquer la question de cette déchéance de nationalité, qu'Emmanuel Macron dénonçait pourtant en avril 2017, juste avant les élections présidentielles. Il évoquait alors "une faiblesse morale, une faute politique, en plus d'être une solution inefficace".
"Changer la loi fondamentale de notre pays parce que nous sommes attaqués par les terroristes, c'est leur donner ce qu'ils veulent. (...) Ça n'était pas une bonne idée et ça restera une mauvaise idée" affirmait Emmanuel Macron il y a six ans, lors d'une conférence de presse, repostée aujourd'hui sur X par plusieurs personnalités politiques, telles que la sénatrice socialiste Corinne Narassiguin qui juge que "les macronistes viennent de céder à la droite".
En 2017, Macron s’opposait à la déchéance de nationalité, une « faiblesse morale ».
Aujourd'hui, les macronistes viennent de céder à la droite en CMP, la déchéance de nationalité est dans le #PJLimmigration ! pic.twitter.com/3axHhVwxKc— Corinne Narassiguin (@CorinneNara) December 19, 2023
Une prise de distances critiquée par la gauche
En parallèle, d'autres élus ont souligné le revirement du gouvernement macroniste sur la déchéance de nationalité, comme le député socialiste Arthur Delaporte ou les députés LFI Antoine Léaument et Thomas Portes.
🚨 La majorité cède sur la déchéance de nationalité en CMP !
La déchéance de nationalité est une faiblesse morale, une faute politique, en plus d'être une solution inefficace.
C'est Emmanuel Macron qui le disait en 2017. pic.twitter.com/Qjegc8Om8l— Arthur Delaporte (@ArthurDelaporte) December 19, 2023
Le vote de la honte. La déchéance de nationalité est votée en CMP main dans la main par droite, macronistes et lepenistes. Elle frappera le mandat d’@EmmanuelMacron d’infamie comme elle avait frappé celle de François Hollande. La France mérite mieux que tractations de fachos.
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) December 19, 2023
La #CMP adopte la déchéance de nationalité dont Macron disait qu'elle était «une faiblesse morale, une faute politique».
Ohé les Macronistes, vous mangez votre doudoune en plus de votre chapeau ou vous retrouvez votre dignité en ressortant de la salle ?— Antoine Léaument 🇫🇷🌿 (@ALeaument) December 19, 2023
VIDÉO - Projet de loi immigration : des mesures de régularisation au cas par cas