Loi immigration : quand Emmanuel Macron dénonçait la déchéance de nationalité

En 2017, Emmanuel Macron, alors aux portes de la présidentielle, parlait "d'une solution inefficace" et d'une "faute politique".

En 2017, Emmanuel Macron dénonçait la déchéance de nationalité, aujourd'hui présente dans le texte de la loi immigration. (Miguel MEDINA / AFP)
En 2017, Emmanuel Macron dénonçait la déchéance de nationalité, aujourd'hui présente dans le texte de la loi immigration. (Miguel MEDINA / AFP)

Fumée blanche à l'Assemblée. Après une journée d'intenses négociations, un accord a été trouvé par la Commission mixte paritaire concernant le texte de loi immigration, qui a été voté par le Sénat et l'Assemblée dans la foulée. Un texte largement durci marqué très à droite, qui inquiète la gauche.

Parmi les points très droitiers du texte, on trouve, entre autres, la restriction des conditions d'accès aux APL ou encore la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour homicide volontaire contre toute personne dépositaire de l'autorité publique. La déchéance de nationalité, un thème déjà largement débattu et critiqué dès 2015, sous la présidence de François Hollande, après les attentats qui ont frappé la France.

Macron, ancien opposant à la déchéance de nationalité

L'opposition n'a pas tardé à critiquer la question de cette déchéance de nationalité, qu'Emmanuel Macron dénonçait pourtant en avril 2017, juste avant les élections présidentielles. Il évoquait alors "une faiblesse morale, une faute politique, en plus d'être une solution inefficace".

"Changer la loi fondamentale de notre pays parce que nous sommes attaqués par les terroristes, c'est leur donner ce qu'ils veulent. (...) Ça n'était pas une bonne idée et ça restera une mauvaise idée" affirmait Emmanuel Macron il y a six ans, lors d'une conférence de presse, repostée aujourd'hui sur X par plusieurs personnalités politiques, telles que la sénatrice socialiste Corinne Narassiguin qui juge que "les macronistes viennent de céder à la droite".

Une prise de distances critiquée par la gauche

En parallèle, d'autres élus ont souligné le revirement du gouvernement macroniste sur la déchéance de nationalité, comme le député socialiste Arthur Delaporte ou les députés LFI Antoine Léaument et Thomas Portes.

VIDÉO - Projet de loi immigration : des mesures de régularisation au cas par cas