Quatre ouvriers éclaboussés par les eaux usées de la centrale nucléaire de Fukushima

Ce mercredi 25 octobre, quatre ouvriers de la centrale nucléaire de Fukushima, au nord-est du Japon, ont été aspergés d'eau contenant des substances radioactives. Deux d'entre eux ont dû être hospitalisés par précaution, selon Tepco, la compagnie d’électricité de Tokyo qui est également l'opérateur de la centrale.

Lorsque l'incident est survenu, ils étaient cinq à travailler. Leur objectif : nettoyer les tuyaux du système de filtrage des eaux usées de la centrale. Un tuyau s'est accidentellement détaché lors de l'opération, éclaboussant deux hommes. À l'hôpital, où ils resteront deux semaines, les niveaux de radiation relevés sur eux dépassaient 4 becquerels, le seuil considéré comme inoffensif. Mais le porte-parole de Tepco a assuré que leur état était "stable".

540 piscines olympiques d'eau contenant du tritium

Ce nettoyage controversé a démarré le 24 août 2023 ; il vise à rejeter dans l'océan Pacifique l'eau qui a été utilisée pour refroidir les cœurs des trois réacteurs de Fukushima. En mars 2011, la centrale nucléaire était mise hors service par un séisme de magnitude 9,1 suivi d'un tsunami dont les vagues atteignaient 30 mètres. ll s'agit de la deuxième plus grosse catastrophe de centrale nucléaire de l'histoire derrière Tchernobyl, en 1986.

Les eaux actuellement évacuées proviennent de nappes souterraines et de la pluie et ont longtemps été stockées dans des citernes de la centrale de Fukushima. Elles ont ensuite été traitées pour les débarrasser de leurs substances radioactives, à l'exception du tritium. Selon les experts, cette substance devient dangereuse lorsqu'elle est fortement concentrée. La quantité est astronomique : il faut rejeter en mer 1,3 million de m3 d'eau tritiée, soit l'équivalent de 540 piscines olympiques.

Une opération de nettoyage qui fait polémique

Ce processus a provoqué une crise diplomatique entre le Japon et la Chine. Cette dernière a suspendu ses importations de produits de la mer japonais.

En parallèle, Tepco a annoncé le 2 octobre qu'elle allait indemniser les entreprises locales (agriculture, pêche, tourisme, vente...) dont les activités ou la réputation sont entachées par le rejet des eaux contaminées dans l’océan. Si Tokyo a assuré que le processus était sans danger, il devrait néanmoins durer jusqu'au début des années 2050.

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