Dans les quartiers populaires de Londres, la crise et la misère éclipsent la mort d'Elizabeth II

Le Mall à Londres, avant le passage du cercueil de la reine, le 14 septembre 2022. - Victoria Jones - AFP
Le Mall à Londres, avant le passage du cercueil de la reine, le 14 septembre 2022. - Victoria Jones - AFP

Au Royaume-Uni, des milliers de personnes pleurent la mort d'Elizabeth II. La monarque, à la tête de son royaume pendant des décennies, est morte à l'âge de 96 ans début septembre et sera enterrée ce lundi. Mais dans certains quartiers de Londres, comme à Tower Hamlets, l'un des plus pauvres de la ville, l'actualité de la famille royale n'est pas la priorité.

Car la mort d'Elizabeth II arrive au mauvais moment: le Royaume-Uni connaît sa pire crise économique depuis 40 ans. Pendant la période de deuil, le pays marche au ralenti… alors que de nombreux Britanniques veulent des solutions rapides sur le plan économique.

"Je suis désolée pour la famille royale, mais il y a des gens qui continuent de vivre une crise économique. Pas eux! Ils ont de l’argent, nous non", lance au micro de BFMTV Linda, propriétaire d'une boulangerie à Brick Lane.

"Comment les gens sont censés vivre, payer l’électricité, la nourriture?" demande-t-elle.

"La mort de la reine n’a aucun impact sur ma vie"

De l'autre côté de la Manche, le taux d'inflation a atteint 9% et deux millions de foyers sont considérés comme étant en situation d’extrême pauvreté. Les préoccupations des Londoniens précaires sont donc bien éloignées bien loin du faste du protocole autour du décès de la monarque.

"La mort de la reine n’a aucun impact sur ma vie", explique de son côté Maya. "Je suis plus effrayée par l’hiver qui arrive, avec la hausse des prix de l’électricité et du gaz."

"Que fait la famille royale pour nous? C’est ce que tout le monde devrait se demander selon moi", abonde une autre habitante.

Au Royaume-Uni, c'est la Première ministre qui peut décider de mesures relatives à la vie économique du pays. Juste avant la mort de la reine, Liz Truss a présenté son plan d’aide massif face à l’envolée des coûts de l’énergie. Mais avec les dix jours de deuil proclamés, le projet est désormais en suspens. Un sens des priorités qui fait grincer des dents.

"D’un côté il y a des gens qui sont dans une situation financière qui fait que la mort de la reine ne les touche pas plus que ça, et d’un autre ceux qui sont dévastés, cette fracture est plus frappante que jamais", résume Marcus.

Et la fracture devrait s'aggraver lundi, quand auront lieu les funérailes de la reine. L'événement, démesuré, devrait coûter plusieurs millions d'euros.

Article original publié sur BFMTV.com