La « bombe cyclonique » qui menace les Etats-Unis est très rare

ÉTATS-UNIS - Des températures glaciales au point de transformer l’eau bouillante en vapeur instantanémentlorsqu’on la lance dans les airs. Les images de « boiling water challenge » se multiplient sur les réseaux sociaux aux États-Unis et comme vous pouvez le voir dans la vidéo en haut de l’article. Si ces images font sourire, elles sont surtout la preuve des températures glaciales qui sévissent, ce vendredi 23 décembre aux États-Unis et qui doit perdurer durant le weekend de Noël.

Le pays est frappé par une « bombe cycloniqu », aussi appelé « bombe dépressionnaire » ou une « cyclogenèse explosive », comme le dirait les spécialistes. Sa puissance est telle que la branche de l’État de New York du National Weather Service (NWS), l’équivalent de Météo France, estimequ’il s’agit « d’une tempête ne survenant qu’une fois par génération ».

Le Midwest et la région des Grands Lacs seront particulièrement touchés en fin de semaine, avec du blizzard. La température ressentie dans la région des grandes plaines devrait atteindre jusqu’à -55°C. « Un froid de cette ampleur pourrait provoquer en quelques minutes des engelures sur la peau exposée, ainsi que de l’hypothermie et la mort si l’exposition est prolongée », a alerté le NWS. Les bourrasques pourront par ailleurs souffler jusqu’à 80 km/h, provoquant de possibles chutes d’arbres et des coupures d’électricité.

Comment une tempête de cette ampleur se forme-t-elle ? Cela se produit lorsqu’une masse d’air polaire rencontre une masse d’air chaude. Le choc provoque une très rapide chute de pression, et cette fois dans des proportions inouïes. Pour utiliser le terme « bombe cyclonique », il faut que la pression chute de 24 hectopascal (hPa) en 24h.

En ce qui concerne les États-Unis, l’air froid d’Arctique a rencontré la masse d’air chaude de l’Atlantique, ce qui a provoqué une chute de la pression atmosphérique de 40hPa en 7h. C’est l’équivalent d’un ouragan de catégorie 3, et c’est ce qu’on appelle une « genèse explosive ».

C’est le même phénomène qui avait été à l’origine, en France, de la tempête de 1999 restée dans les mémoires, ou de Xynthia en 2010.

Les fêtes gachées par la tempête ?

« S’il vous plaît, prenez cette tempête extrêmement au sérieux », a exhorté le président Joe Biden. « J’encourage tout le monde (...) à écouter les mises en garde au niveau local », a-t-il ajouté. « C’est sérieux ».

Des milliers de vols retardés ou annulés à l’approche de Noël. Plusieurs Etats ont déclaré l’état d’urgence, comme New York, l’Oklahoma, le Kentucky, la Géorgie et la Caroline du Nord. Les Américains vont grelotter jusqu’au Texas, dans le sud. Des routes étaient déjà recouvertes de neige à travers le pays et de nombreux accidents ont été signalés par les médias.

Or des millions d’Américains doivent déferler sur les routes et dans les aéroports pour les fêtes de fin d’année. La saison des fêtes cette année devant être « plus chargée » qu’en 2021, avec un retour « au niveau d’avant la pandémie », selon l’agence chargée de la sécurité dans les transports (TSA).

Au total, environ 112 millions de personnes doivent voyager au moins 80 km entre le 23 décembre et le 2 janvier, selon cette organisation, soit le troisième niveau le plus haut depuis qu’elle a commencé ce comptage en 2000.

La dépression, actuellement située au niveau des Grandes Plaines et des Grands Lacs, devrait se déplacer vers le Québec, qui risque « d’être très touché » avec notamment des vents violents et des chutes de neige importantes, et dans une moindre mesure vers le nord-est des États-Unis.

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