Qu’est devenue la baignoire dans laquelle Marat a été assassiné ?

Jean-Paul Marat assassiné dans sa baignoire, peint par Jerôme Martin Langlois (1779-1838), membre de l'atelier de Jacques Louis David. (XIXe siècle, 1,57 x 1,35 m. Versailles, musée du château)  - Credit:Photo Josse / Leemage via AFP
Jean-Paul Marat assassiné dans sa baignoire, peint par Jerôme Martin Langlois (1779-1838), membre de l'atelier de Jacques Louis David. (XIXe siècle, 1,57 x 1,35 m. Versailles, musée du château) - Credit:Photo Josse / Leemage via AFP

Le 13 juillet 1793, Jean-Paul Marat, à la fois coupable de dépravation et « martyr » de la Révolution, est assassiné dans sa baignoire, un objet controversé.

Le bain ne fut pas toujours ce moment moussant, mêlant l'utile à l'agréable. D'aucuns savent qu'il fut craint par nos ancêtres et encore par certains de nos contemporains odoriférants. Pourtant, les mentalités changent au XVIIIe siècle et il existe à partir du mitan de ce siècle deux manières d'être dans son bain comme on est dans le monde.

À LIRE AUSSI« Objets d'histoire » : retrouvez tous les épisodes de notre sérieLa première est aristocrate, confortable et luxueuse. Si les cabinets de toilette ne sont pas encore de toutes les nouvelles constructions, assurément les baignoires se multiplient, à tel point que l'Encyclopédie en donne, en 1751, la définition de la forme et de l'usage. Déjà, il ne s'agit plus de baquets circulaires. Les cuves sont plus longues que larges, en cuivre ou en bois cerclé. À partir des années 1780, les bains deviennent le loisir d'une élite. Ils sont ordinaires ou enrichis d'hydrothérapie dans des institutions dont le prix d'entrée opère une distinction sociale.

À Paris, les bains Albert, installés en 1783, puis les « bains chinois », ouverts en 1787, jouent sur un amalgame nouveau de barbotage oisif et élitiste, d'hygiène et de cure. À Versailles, les travaux pour la salle des bains de Marie-Antoinette commencent en 1784, la plomberie pour l'eau chaude et froide est installée [...] Lire la suite