Le Qatar, médiateur controversé mais incontournable dans la guerre entre Israël et le Hamas

“Les négociations au Qatar continuent” pour une poursuite des échanges d’otages et une prorogation de la trêve, indiquait le journal américain The Washington Post dans son direct, en milieu de journée de ce 27 novembre. “La diplomatie du Qatar dans la guerre de Gaza […] consolide le rôle de ce pays musulman ultrariche comme l’intermédiaire préféré de Washington avec des groupes extrémistes et des États parias”, écrit le quotidien économique américain The Wall Street Journal.

Ce rôle a valu à l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani des “remerciements particuliers” du président américain, Joe Biden, hier 26 novembre, souligne en une le journal Qatar Tribune.

Allié des États-Unis et protecteur du Hamas

Comment le Qatar peut-il accueillir la plus grande base américaine au Moyen-Orient et être identifié comme un “allié majeur” des États-Unis tout en hébergeant sur son sol les chefs politiques du Hamas, une organisation classée terroriste ? C’est ce que se demande Saeed Khan, professeur d’études moyen-orientales et asiatiques à l’université Wayne, dans le Michigan, dans les colonnes du quotidien israélien Ha’Aretz.

Il évoque les critiques acerbes dont Doha fait l’objet de la part, par exemple, du candidat ultraconservateur républicain Ted Cruz, qui l’accuse de donner refuge à des “tueurs de masse”. Or l’universitaire rappelle de nombreux cas où des organisations classées terroristes ont été accueillies sur le sol de différents pays, y compris occidentaux, à l’instar de l’IRA nord-irlandaise, permettant ultérieurement des négociations.

Dans le cas du Hamas, ses leaders politiques avaient été accueillis en Syrie jusqu’en 2012. Mais après le début du soulèvement populaire contre le régime de Bachar El-Assad, ils avaient fait le choix de rompre avec Damas.

Pour son point de chute, le choix était “entre Doha et Téhéran”, le régime iranien fournissant une aide militaire, financière et politique au mouvement islamiste palestinien. Mais à l’époque, Washington avait fait pression pour que les leaders du Hamas s’installent au Qatar. “Il valait mieux qu’ils demeurent au grand jour au Qatar plutôt que chez l’ennemi (numéro un) des Américains que sont les Iraniens”, explique Saeed Khan.

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