Et si Pythagore avait tort sur ce qu'est de la "bonne musique" ?

Si l'on écoute Pythagore, la musique est "plus jolie" si les rapports de fréquences sont des fractions de nombres entiers. Des chercheurs ont montré que la consonance apparaissait dans bien d'autres contextes et que la perception et l'appréciation de la musique sont plus complexes que l'on pouvait le croire.

De nombreux chercheurs ont voulu mettre en équation la beauté dans la musique. Pythagore, philosophe et mathématicien grec du 6e siècle avant notre ère, expliquait que les notes sont consonantes et agréables lorsque leur rapport de fréquence est un ratio de deux entiers.

Plus tard, c’est Hermann von Helmholtz, physiologiste et physicien prussien du 19e siècle, qui associera la dissonance (perception désagréable d'un accord non harmonieux) aux battements sonores, phénomène d’interférence dans laquelle l’amplitude d’un son de haute fréquence varie à une fréquence bien plus faible.

Ces conceptions de la consonance sont remises en question par une collaboration entre l’université de Princeton (États-Unis), l’université de Cambridge (Royaume-Uni) et l’institut Max Planck (Allemagne) pour l’esthétique empirique. Les résultats de cette équipe de recherche sont parus dans la revue Nature Communications en février 2024.

Juger la consonance

Les précédentes études sur la consonance étaient basées sur des intervalles de fréquences discrètes, c'est-à-dire avec des écarts choisis à l'avance, se basant souvent sur l’échelle harmonique occidentale à 12 notes. Dans cette nouvelle étude, un ensemble continu de fréquences a été préféré afin de limiter les biais dans la présentation des échantillons.

Les chercheurs ont donc fait écouter des audios à 235.440 participants (59 % d'hommes), venant des États-Unis et de Corée du Sud et dont l'expérience musicale va de 0 à 55 ans.

Dans les audios, les écarts de fréquences varient continûment de l’unisson (la même note est jouée) à des écarts dépassant l’octave (12 demi-tons), comme on peut l’entendre dans la vidéo ci-dessous. Les maximums de consonance locale sont signifiés par les points rouges.

Crédits : Peter Harisson et al, dans Nature Communications

Durant l'écoute, les participants ont noté en temps réel "l'agréabilité" (terme pris comme synonyme de consonant pour des non-initiés à la musique) du son qu’ils entendaient. Les profils de[...]

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