Putsch au Niger : tout comprendre après une semaine de rébellion contre Mohamed Bazoum

INTERNATIONAL - Le Niger vient de vivre une semaine de fièvre. En quelques jours, le président élu Mohamed Bazoum a été renversé par un putsch militaire. Le HuffPost vous récapitule les sept premiers jours du coup d’État, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

« Nous sommes le mercredi 26 juillet 2023, depuis ce matin, une tentative de coup d’État est en cours à Niamey. Pour l’heure, la situation reste confuse » énonce le présentateur de l’ORTM, la télévision nationale.

Le président Mohamed Bazoum est retenu au palais présidentiel par la garde. Dans la rue, des manifestants anti-putsch demandent sa libération, avant d’être dispersés par des tirs de sommation. Dans une allocution, les militaires justifient le putsch par la « dégradation continue de la situation sécuritaire » et la « mauvaise gouvernance économique et sociale ».

Un ultimatum

La communauté internationale, dont la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), condamne fermement le coup d’État et demande la libération immédiate de Mohamed Bazoum.

Mais les militaires ne plient pas. Le général Tchiani, chef de la garde présidentielle, se proclame « président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie ». Il reçoit le soutien du chef d’état-major de l’armée, Abdou Sidikou Issa.

La pression s’accroît sur le Niger, notamment sur le plan économique. Après l’Union européenne, la France décide de suspendre ses aides financières. Emmanuel Macron préside le 29 janvier un conseil de défense et de sécurité nationale. Le Niger, ex-colonie française, est l’un des derniers pays alliés au Sahel, depuis les coups d’État au Mali et au Burkina Faso, désormais proches de la Russie. Or la zone dite des trois frontières est minée par les attaques de groupes liés à l’État islamique et Al-Qaida.

Le lendemain, des milliers de manifestants se rassemblent devant l’ambassade française à Niamey en soutien aux militaires putschistes. En réponse, la France menace de répliquer de manière « immédiate et intraitable » en cas d’attaque contre ses ressortissants.

De son côté, la Cédéao se réunit et fixe un ultimatum d’une semaine pour restaurer l’ordre constitutionnel et libérer Mohamed Bazoum, le président déchu, en n’excluant pas un recours à la force. Les militaires putschistes ont jusqu’au 6 août pour répondre à cet appel.

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