Psychologie : les stratégies à adopter contre la tentation

La volonté ne fait pas tout ! Qu'il s'agisse de se remettre au sport ou de manger sainement, une phase d'introspection est d'abord nécessaire pour soupeser sa motivation avant de passer à une phase d'action.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°914, daté avril 2023.

En ce début de printemps, la majorité des bonnes résolutions prises en janvier ne sont déjà plus d'actualité. Selon certaines études, 80 % d'entre elles sont totalement abandonnées au bout d'un mois et demi. Tenir les belles promesses que l'on se fait n'est pourtant pas mission impossible. À condition de muscler le contrôle de soi pour "déjouer le biais du présent ". Car "notre cerveau tend à survaloriser les gratifications immédiatement disponibles et à dévaloriser celles pour lesquelles il faut attendre ", prévient Yves-Alexandre Thalmann, professeur de psychologie et auteur de "Motivations" (éd. humenSciences). Et ce renversement des préférences n'épargne personne. Pour le désactiver et ne pas agir sous le coup de l'impulsivité, il faut donc se montrer stratège.

La première erreur, à ne pas commettre, est de considérer que tout n'est qu'une question de volonté. Pour n'importe quel changement de comportement, la volonté sert à prendre la décision mais pas à surmonter les obstacles. Pire, ce "willpower ", comme le nomment les Anglo-Saxons, peut s'avérer contre-productif. Des chercheurs du Laboratoire de la poursuite des objectifs et de l'autocontrainte de l'Université Carleton d'Ottawa et du Laboratoire des neurosciences sociales de l'Université de Toronto, au Canada, ont montré que les étudiants qui avaient parié sur leur seule volonté pour résister aux tentations avaient échoué. Ils en concluaient que "la maîtrise de soi par l'effort n'est pas liée à l'atteinte des objectifs ". Sans compter que le simple fait de subir des tentations conduisait les personnes à se sentir épuisées. Ce constat fait écho à la théorie de l'ego depletion, autrement dit l'épuisement du moi, élaboré par le psychologue américain Roy Baumeister. Selon ce dernier, l'autocontrôle fonctionne par entraînement à l'instar d'un muscle, mais peut aussi subir un "claquage" si on le sollicite trop. Cette théo[...]

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