PSG: Mbappé, Messi, Totti... Luis Enrique sans concession avec les stars de ses équipes

PSG: Mbappé, Messi, Totti... Luis Enrique sans concession avec les stars de ses équipes

Luis Enrique est un homme de poigne. Partout où il est passé, l'entraîneur espagnol n'a pas hésité à faire des choix forts. À aller au front avec ses idées, à mourir avec, quitte à bousculer ceux qui ne doivent pas être bousculés. Que ce soit à la Roma avec Francesco Totti, ou au Barça avec Lionel Messi, les emblèmes en ont déjà fait les frais par le passé.

À Paris, Kylian Mbappé ne fait pas exception à la règle Enrique, qui veut qu'aucun joueur, quel que soit son statut, ne peut échapper au choix du coach. Dimanche soir lors du Classique OM-PSG (0-2), Enrique a (de nouveau) fait le choix fort de sortir sa star en plein coeur de la rencontre. Se basant sur ses expériences récentes, l'Asturien de 53 ans n'hésite pas à prendre ces décisions que d'autres n'auraient peut-être pas prises avant lui.

"Il a une phrase très claire: il préfère une équipe sans grandes étoiles plutôt qu’une équipe avec une grande étoile, nous expliquait Miguel Angel Lara, journaliste à Marca et suiveur assidu du personnage. Il n’aime pas qui ses équipes jouent pour une star, comme Mbappé. Il est très direct avec ses joueurs."

Le roi Totti humilié en son palais

Son premier crise de lèse-majesté date de sa toute première expérience d'entraîneur principal d'un club de première division, en 2011-12. À la tête de l'AS Rome, Luis Enrique n'hésitera pas à titiller la légende vivante Francesco Totti, mis sur le banc dès le premier match de la saison. Un déclassement vécu comme un affront par le joueur et la presse transalpine. Cette rencontre de tour préliminaire de Ligue Europa, perdue face au Slovan Bratislava (il n’entrera qu’en fin de match), n'aura pas donné raison à l'entraîneur.

Mais, pour la première fois à cette hauteur, elle lui aura permis d'affirmer son autorité et sa philosophie d'implacable. "Une équipe n’est pas composée d’un seul joueur, mais c’est un groupe formé par des individualités", s'était-il défendu. "Je gère un groupe large, et à chaque match, je dois choisir les joueurs les mieux préparés. Je ne changerai pas ma façon de travailler. Il n’y a de traitement de faveur pour personne. La force d’une équipe dépend du groupe, pas des individualités."

Si le lendemain, Totti débarquait à l'entraînement avec un t-shirt sur lequel était inscrit "basta" ("assez"), l'emblématique capitaine de la Louve retrouvera par la suite un statut de titulaire régulier. Piqué mais relancé, il n'aura a posteriori que des bons mots à l'endroit de son entraîneur, qui ne passera qu'une saison à Rome.

Messi, no més que un club

Luis Enrique restera dans l'histoire du Barça comme l'homme aux cinq trophées sur une saison, la 2014-15. Mais aussi le seul à s'être attaqué frontalement à la stature de géant en Catalogne: Lionel Messi. Homme entêté, désireux d'avoir le contrôle sur tout, l'ancien sélectionneur espagnol se mesurera au monument local. Durant les trois saisons de l'entraîneur sur le banc, la "Pulga" fera évidemment quelques piges de remplaçant. Pour souffler avant un match important. Mais rarement durant un grand rendez-vous.

Deux de ses décisions sont toutefois à marquer d'une pierre blanche. La plus significative interviendra un soir d'octobre 2014. Enrique souhaite préserver Messi en vue d'un match de Ligue des champions contre l’Ajax. Il l'interpelle en bord de pelouse et veut le faire sortir. Mais l'Argentin ne l'entend pas de cette oreille et lui fait comprendre qu'il ne sera pas remplacé, avant de s'éloigner du banc et de lui tourner le dos. Lors d'un rare aveu d'impuissance, Luis Enrique fera finalement sortir Neymar quelques minutes plus tard. "Je me fie à ce que dit Messi. S'il se sent capable d'aller jusqu'au bout du match, je lui fais confiance", expliquera un Espagnol diplomate mais marqué par cette insubordination.

Il sera bien plus intransigeant quelques mois plus tard. Revenu avec du retard sur ses coéquipiers de fêtes de fin d'année passées en Amérique du sud, le génie argentin - tout comme Neymar et Dani Alves - sera mis sur le banc au coup d'envoi du premier match de Liga de l'année face à la Sociedad (défaite 1-0). Un choix aux allures de sanction pour la star, agacée et qui prétextera une gastro-entérite pour sécher l’entraînement du lendemain.

La tension naissante entre les deux hommes sera déminée quelques heures plus tard lors d'une réunion avec les cadres barcelonais. Hormis cet accroc, Lionel Messi disputera dans leur intégralité toutes les rencontres de Liga cette saison-là.

Article original publié sur RMC Sport