PSG: Arnau Tenas, le gardien très habile des pieds qui veut bousculer Gianluigi Donnarumma

PSG: Arnau Tenas, le gardien très habile des pieds qui veut bousculer Gianluigi Donnarumma

Il est passé de l’ombre à la lumière malgré lui. La carrière d’Arnau Tenas a connu un véritable tournant le week-end dernier sur les côtes de la Manche. La faute ou grâce à l’expulsion de Gianluigi Donnarumma après une sortie non maîtrisée. À 22 ans, Tenas va devoir enfiler le costume de numéro 1 samedi contre Nantes et le 17 décembre à Lille seulement quatre mois après son arrivée dans l’indifférence la plus totale au PSG.

L’aventure parisienne de Tenas débute le 30 juillet dernier. Ce jour-là, il signe officiellement un contrat de trois saisons avec le club de la capitale. Pas le temps de traîner, le nouveau numéro 80 de Paris annonce la bonne nouvelle à ses proches avant d’enchaîner par son premier entraînement. Au même moment, tous les regards sont braqués sur Kylian Mbappé présent avec le loft.

"Il a vite accepté qu’il ne ferait pas la tournée au Japon. Il était toujours souriant, jovial voire même un peu foufou", raconte un témoin de cette séance. Pourtant, le pari était risqué pour celui qui a fait ses classes au FC Barcelone entre 2010 et 2019 avant d’évoluer avec l’équipe B. "Arnau a opté pour une voie qui n'est pas facile car il rejoint un grand d'Europe comme le PSG. Mais il a confiance en lui à 1000%, en ses qualités. C'est un battant", précise Aureli Altimira, ancien préparateur physique du club catalan.

Dans l’ombre de Ter Stegen à Barcelone

Pur produit de la Masia, le jeune portier d’aujourd’hui 22 ans a tout connu avec son club de cœur. Il a commencé ce sport lorsqu’il avait 3 ans par du foot à 7. Mais chez les Tenas, le football c’est une histoire de famille. Son père est un ancien gardien de but de l’Espanyol Barcelone devenu architecte, tout comme son grand-père passé par le club de Saint-Andreu. Son frère jumeau Marc a lui aussi eu le droit à un accompagnement rigoureux de ses proches avant de devenir attaquant.

Un noyau familial basé dans la province de Barcelone, qui fait aujourd’hui la force d’Arnau Tenas. "C'est une personne très noble, humble. Toujours un gars qui se rappelle d’où il vient, un village aux alentours de Barcelone. Un petit village. C'est toujours un grand copain pour tout le monde. Il donne toujours de la joie aux autres", ajoute Altimira. Mais la folle ascension du gardien qui a pour plat préféré les macaroni de sa grand-mère va très vite se heurter à un mur du nom de Ter Stegen.

Entre octobre 2013 et sa première dans le groupe professionnel du Barça à juin 2023, Tenas pousse pour faire de l’ombre au gardien numéro 1 du club. "Le but des formateurs du Barça c'est que tous les jeunes que nous avons puissent percer en équipe première. On sait que c'est difficile, que tous ne peuvent pas jouer. Avec d'autres collègues, nous étions convaincus que Arnau avait le niveau pour atteindre l'équipe première. Malheureusement pour lui, dans les buts du Barça c'est Marc-André Ter Stegen. Donc il a pris sa décision", conclut l’ex-coordinateur de la formation du Barça.

Objectif: concurrencer Donnarumma

Jongles, double tour du monde et aile de pigeon. Avant de quitter son équipe de cœur, Tenas laisse un sacré souvenir sur la toile. Une vidéo captée lors d’une fin de séance d’entraînement où il enchaîne les gestes techniques, du pied droit et du pied gauche. "C’est un gardien très équilibré, qui n’a pas de défauts. Et surtout il a un jeu au pied redoutable, et cela a très vite été identifié à Barcelone", raconte Bojan Krkic Senior, qui travaille comme recruteur au Barça. "Les gardiens venaient de toute l'Europe, du monde entier. Et croyez-moi, des gardiens qui savent jouer parfaitement avec le pied droit, le pied gauche... pfff... ils se comptent sur les doigts d'une main et croyez-moi, Arnau en fait partie", ajoute Altimira.

Ces qualités ont permis à Tenas de décrocher le titre de champion d’Europe U19 avec l’Espagne en 2019. Mais surtout, il a tapé dans l’œil à l’époque d’un certain Luis Enrique avec lequel il partage le même agent. L’entraîneur parisien a fait des pieds et des mains pour faire venir l’été dernier celui qui a pour modèles Bernard Lama et Victor Valdes. En grande partie parce que Tenas a intégré ses principes de jeu, comme celui d’une équipe qui construit une action avec une relance au pied du gardien. C’est exactement ce que le jeune portier a exposé aux yeux du grand public dimanche dernier au Havre. "Donnarumma a des difficultés avec les pieds, et quand vous avez un entraîneur comme Enrique qui aime les gardiens qui jouent avec les pieds…", conclut Bojan Krkic Senior.

Au point de relancer une concurrence dans les cages parisiennes? Peut-être pas tout de suite mais s’il avait la bonne idée de refaire un bon match contre Nantes, il se poserait en candidat crédible au poste de numéro 1. Donnarumma, malgré ses erreurs, garde aujourd'hui ce statut. Ses performances seront particulièrement scrutées dans les prochaines semaines. Interrogé en conférence de presse, Luis Enrique préfère botter en touche sur le sujet et vante "son attitude quotidienne qui fait qu'il est préparé pour jouer à tout moment. Quand il doit jouer, c'est un joueur de haut niveau et il est à son maximum. C'est fort, parce que normalement le troisième gardien ne participe pas."

Reste à savoir si Tenas va être suffisamment convaincant samedi soir pour installer le doute dans la tête de son entraîneur mais aussi de sa direction sur l’éventualité de le voir titulaire à court ou moyen terme au PSG.

Article original publié sur RMC Sport