Propos polémiques contre Emmanuel Macron: Izïa assure ne pas "inciter à la violence ou la haine"

Izïa Higelin réagit à la polémique. Quelques jours après avoir imaginé un lynchage public du président de la République lors d'un concert près de Nice, la chanteuse a assuré à nos confrères de Ouest-France qu'elle ne voulait pas "inciter à la violence ou à la haine".

"Je suis bien désolée que cela ait été mal interprété, décontextualisé", a-t-elle confié alors que la mairie de Marcq-en-Baroeul (Nord) a décidé lundi d'annuler son concert prévu jeudi.

Elle a ajouté: "C'est une histoire, un liant improvisé et surréaliste entre deux titres qui parle de tout et de rien et qu’il ne faut surtout pas prendre au premier degré.

"Esprit libre, artistique"

La chanteuse de 32 ans a rappelé que ses concerts étaient des "lieux de bienveillance et d’amour, de folie et d’improvisation". Et d'ajouter: "Cela reste une histoire fantasmée, un moment partagé d’esprit libre, artistique. Ce n’est pas dirigé dans quelque direction que ce soit."

Pourtant, jeudi dernier dans les Alpes-Maritimes, elle s'était glissée dans l'esprit d'Emmanuel Macron: "Il s'est dit là, ce qui serait bien, je pense que ce que le peuple veut, ce dont le peuple a envie, c'est qu'on m'accroche à 20 m du sol telle une piñata humaine géante, et qu'on soit tous ici présents munis d'énormes battes avec des clous au bout comme dans 'Clockwork Orange'", le film "Orange mécanique".

Le parquet de Nice a annoncé samedi l'ouverture d'une enquête visant la chanteuse pour "provocation publique à commettre un crime ou un délit", après ses propos lors du festival "Les nuits guitare", qui ont suscité un déluge de commentaires.

"Il faut avoir à l'esprit que ces incriminations doivent être lues en combinaison avec le principe de liberté d’expression, qui pèse dans les jurisprudences", a indiqué Nicolas Hervieu, juriste spécialisé en droit public et en droit européen des droits de l'Homme, à BFMTV.com. Selon lui, la liberté d'expression d'Izïa Higelin est dans le cas présent "doublement renforcée."

"La locutrice est une artiste et cela rentre dans le cadre du spectacle, où la liberté d’expression est protégée", estime-t-il.

La brigade de gendarmerie de Beaulieu-sur-Mer et la brigade de recherches des Alpes-Maritimes sont chargés de l'enquête, a indiqué samedi le procureur de Nice, Xavier Bonhomme, précisant que la procédure ne faisait pas suite à une plainte.

Article original publié sur BFMTV.com