Procès de Rédoine Faïd : face à la crainte d’une nouvelle évasion, sécurité maximale autour de la cour d’assises

L’entrée du palais de justice sur l’île de la Cité à Paris, où est jugé Redoine Faïd jusqu’au 20 octobre, le 5 septembre 2023.
L’entrée du palais de justice sur l’île de la Cité à Paris, où est jugé Redoine Faïd jusqu’au 20 octobre, le 5 septembre 2023.

JUSTICE - Une évasion hors normes, un détenu très surveillé et une sécurité maximale. Le procès de Rédoine Faïd, le « roi de la belle » jugé pour son évasion spectaculaire en hélicoptère de la prison de Réau en juillet 2018, s’est ouvert ce mardi 5 septembre devant la cour d’assises de Paris.

Le braqueur comparaît jusqu’au 20 octobre notamment pour « récidive d’évasion en bande organisée » et « détournement d’aéronef », avec 11 autres personnes soupçonnées de l’avoir aidé à préparer ou réaliser cette évasion ou de l’avoir assisté lors des trois mois de cavale qui ont suivi.

Il s’agit là d’un grand procès qui, dans la lignée de celui des attentats du 13-Novembre entre 2021 et 2022, mobilise des moyens sécuritaires rarement vus et tient les forces de l’ordre en état d’alerte permanente.

Une note policière dévoilée ce mardi par BFMTV alerte ainsi sur « le risque important de tentative d’évasion de Rédoine Faïd ». Un risque accru par la présence à l’audience de trois neveux du braqueur, qui comparaissent libres car placés « sous contrôle judiciaire ». La police note que l’un d’eux a été identifié par les enquêteurs comme membre de l’équipe venue exfiltrer Rédoine Faïd.

Un autre nom attise les craintes des policiers, celui de Jacques Mariani, figure du grand banditisme corse lui aussi assis sur le banc des accusés. Selon l’un des accusés au procès, Rédoine Faïd aurait pris contact avec Jacques Mariani pour lui demander de financer son évasion, en échange d’une aide à se venger d’un clan corse rival que Mariani tenait pour responsable de la mort de son père. Ce que Jacques Mariani nie.

À la cour d’assises de Paris, un paravent de bois a d’ailleurs été installé pour cacher au public cet accusé, ex-repenti jugé pour avoir fait le lien entre Rédoine Faïd et Jacques Mariani.

Des transferts encadrés par le GIGN

Durant toute la durée de procès, les déplacements de Rédoine Faïd seront les moments les plus redoutés et, de fait, les plus sécurisés. Les gendarmes d’élite du GIGN seront quotidiennement chargés de son transfert entre la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) et la cour d’assises, sur l’île de la Cité. Cela avait déjà été le cas pour les trajets de Salah Abdeslam pendant le procès des attentats du 13-Novembre. Le chemin, effectué en véhicule blindé, devrait changer tous les jours pour compliquer une éventuelle embuscade.

Selon Le Parisien, les membres du GIGN bénéficieront aussi d’un appui aérien grâce à des hélicoptères. Au moindre doute sur un projet d’évasion, l’accusé pourrait également être changé de lieu de détention au cours du procès. Déjà, en mai, Rédoine Faïd avait été transféré de la prison de Fleury-Mérogis à celle de Condé-sur-Sarthe (Orne), à plus de 200 kilomètres de Paris, afin d’éviter qu’il ne puisse repérer trop précisément les lieux avant le procès.

Enfin, sur l’île de la Cité, la sécurité sera particulièrement renforcée, avec la présence de patrouilles dynamiques. Une demi-compagnie de CRS se relaiera toutes les demi-journées aux abords de la cour, précise Europe 1.

Un parcours spécial a par ailleurs été mis en place pour accéder à la salle d’audience, ainsi qu’un système pour brouiller les téléphones, rapporte l’AFP. Pour accéder à la salle d’audience, le public comme les journalistes seront pour leur part soumis à des contrôles rigoureux.

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