Vers un procès aux États-Unis contre de hauts responsables du régime syrien ?

Layla Shweikani était une humanitaire syro-américaine. Arrêtée en Syrie avec son père et son fiancé le 16 février 2016, elle a été torturée pendant des mois par ses geôliers qui menaçaient de tuer ses proches. Elle finit par avouer des crimes qu’elle n’a pas commis. Après un procès expéditif, elle est exécutée à la fin de l’année 2016. Elle avait 26 ans.

Sept ans après sa mort, justice va peut-être lui être rendue.

Depuis 2018, “le ministère de la Justice enquête discrètement sur le meurtre de Shweikani”, révèle ainsi The New York Times. Des agents de la police judiciaire fédérale (FBI) se sont rendus en Europe et au Moyen-Orient pour recueillir des preuves et interroger des témoins, dont l’homme qui a enterré la jeune femme.

“L’enquête, qui n’a pas été rendue publique, vise à traduire en justice des hauts responsables syriens considérés comme les principaux architectes d’un système impitoyable de détention et de torture qui a prospéré sous le règne du président [syrien] Bachar El-Assad.”

À savoir Ali Mamlouk, chef du Bureau de la sécurité nationale syrienne, considéré comme le numéro deux du régime syrien ; et Jamil Hassan, directeur du service de renseignements de l’armée de l’air.

Une première aux États-Unis

Si un acte d’accusation fédéral pour crimes de guerre venait à être émis contre ces personnages, “ce serait la première fois que les États-Unis traîneraient au pénal des hauts responsables syriens” pour ces charges, note The New York Times, “bien qu’il soit peu probable que Mamlouk et Hassan soient appréhendés”.

Pour l’opposant syrien présent aux États-Unis Mouaz Mostafa, interrogé par le journal, cela enverrait néanmoins un message fort :

“Personne ne devrait normaliser ses relations avec un régime qui a tué entre 500 000 et un million de personnes, dont des Américains et des Européens, et continue à le faire.”

Ces derniers mois, plusieurs pays arabes, dont l’Arabie saoudite, ont repris contact avec Damas, ouvrant la voie à une réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe, dont elle avait été exclue après la répression sanglante du soulèvement en faveur de la démocratie, en 2011.

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