Prix Médicis – Emmanuelle Bayamack-Tam récompensée pour « La Treizième Heure »

Emmanuelle Bayamack-Tam lauréate du prix Médicis pour « La Treizième Heure ».  - Credit:JOEL SAGET / AFP
Emmanuelle Bayamack-Tam lauréate du prix Médicis pour « La Treizième Heure ». - Credit:JOEL SAGET / AFP

Ce n'est pas une suite, non non, l'autrice insiste dès qu'on l'interroge sur son dernier-né, La Treizième Heure, que vient de récompenser le jury Médicis. Et il est vrai que son vaste corpus romanesque joue depuis longtemps sur des personnages récurrents. Mais comment ne pas se sentir immédiatement replongé dans la douce folie de son roman Arcadie, lauréat du prix du Livre Inter 2019 ? Jugeons-en sur pièce : dans Arcadie, Farah, 14 ans, vit dans une communauté libertaire fondée par Arcady, dont elle est folle amoureuse.

L'enfant narratrice va faire la découverte de son intersexuation. Dans La Treizième Heure, voici de nouveau Farah, cette fois dingue de son père, Lenny, fondateur de la congrégation dite de La Treizième Heure, qui recueille toute sorte d'âmes en peine, les marginales, les paumées, un peu comme Arcadie s'ouvrait à tous les exclus. En intégrant cette communauté, les coreligionnaires changent de prénom (Marie-Alice, par exemple, devient Marie-Ciboire) et sont boostées au body positivisme (ou comment « revendiquer fièrement ses vergetures, son acné, sa cellulite… »).

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La jeune Farah, 16 ans maintenant, admire infiniment son père, amoureux fou de la poésie. L'expression « La Treizième Heure » vient en effet d'un poème de Nerval, l'un des poètes, avec Rimbaud, Éluard ou Aragon, qui fondent cette religion où ce sont des poèmes que l'on dit pendant les messes. Enfin, c [...] Lire la suite